Poser les contours de ce que l’on désigne sous le vocable de « patrimoine littéraire » n’est pas chose facile. L’emploi de la forme plurielle1 est révélateur de la diversité des objets patrimoniaux concernés par la formule : lieux, « figures2 », reliques, œuvres, archives… Certains acteurs culturels s’essaient à des définitions associant plus largement la littérature à l’écrit et au graphisme3, au risque de l’aporie parfois, quand les termes sont associés à l’adjectif qualificatif « littéraire », sans plus de précision. L’institution scolaire emploie elle aussi l’expression de « patrimoine littéraire » : elle recouvre alors le domaine des classiques, des œuvres canoniques du « socle commun » constitué par la culture humaniste4. Dans l’introduction générale au numéro spécial de la revue Culture et musées intitulé « Patrimonialisations de la littérature. Institutions, médiations, instrumentalisations », les directeurs de publication proposent une approche distincte : synthétique, elle rassemble plusieurs catégories d’analyse pour désigner un « ensemble de discours, d’images et de formes médiatiques qui opèrent une thésaurisation, des sélections et des classements à l’attention des générations actuelles et futures […]5 ». C’est dans cette perspective, qui embrasse des enjeux touchant à la fois aux textes, aux représentations et aux pratiques associées au fait littéraire, que s’inscrit la présente analyse.
Hétérogènes et répondant de plus en plus à une logique d’« hybridation » à l’ère numérique qui favorise les mécanismes de transmédiation6, les outils de valorisation du patrimoine littéraire concernent aussi bien des actions en faveur de la lecture publique, que des expositions, des conférences, des résidences d’écrivains, des salons ou encore la numérisation des collections pour les partager sur Internet. Cinq objectifs paraissent structurer ces offres de façon générale : valoriser le patrimoine et, corrélativement, soutenir la création contemporaine par les auteurs vivants dans la région et le droit d’auteur, approcher des publics éloignés de la lecture, offrir des outils pédagogiques et de médiation, s’inscrire dans la chaîne du livre et promouvoir le territoire et le tourisme culturel de façon plus large.
La refonte de la région Hauts-de France, en 2016, a favorisé la mise en œuvre d’une politique culturelle qui, quoiqu’encore à ses prémices, tend à harmoniser l’offre culturelle du Nord-Pas de Calais avec celle de la Picardie dont les actions en faveur du patrimoine littéraire sont nombreuses et solidement ancrées dans le territoire depuis les années 1980. À cet égard, la participation du Centre du Livre et de la Lecture (CR2L) de Picardie à l’ambitieux projet « Géoculture » est exemplaire : aujourd’hui, « La Picardie vue par les écrivains » est un site fantôme. Mais elle a constitué un « service numérique qui dessine une cartographie littéraire du territoire au fil d’extraits géolocalisés, choisis pour le lien étroit qu’ils entretiennent avec un lieu. »7 Au-delà de cet exemple en demi-teinte, la création des Hauts-de France a encouragé les acteurs culturels à innover, notamment avec des bibliothèques et des applications numériques, dont l’activité entérine, au demeurant, l’engagement de la région dans le secteur des nouvelles technologies et place celles-ci au cœur des dispositifs censés caractériser le tourisme de demain8.
La présente analyse se donne plusieurs objectifs : dresser un état des lieux des offres culturelles publiques proposées dans la région Hauts-de-France en matière de valorisation du patrimoine littéraire. Il ne s’agira pas ici des initiatives privées, multiples (parcours thématiques de BaladEnigm9, itinéraires littéraires proposés par des guides-conférenciers comme Jean-Michel Doliger10, guides de David Delannoy11…) qui émaillent le territoire, de façon à centrer le propos sur un corpus cohérent et circonscrit. Ensuite, on se demandera pourquoi la littérature est mise à contribution pour promouvoir un territoire (quelles sont les valeurs du littéraire qui intéressent un territoire autrement dit) et, corrélativement, ce que disent ces activités culturelles de la littérature activités. En définitive, on cherchera à comprendre la manière dont les outils de valorisation du territoire s’approprient la littérature autour d’une expérience de lecture et de visite co-construite par une mise en récit du territoire par l’histoire littéraire et une mise en espace de celle-ci en retour, en particulier à l’aide de dispositifs numériques dont on interrogera les ressorts et la pertinence pour ce type d’activités.
État des lieux
Des parcours touristiques in situ ont vu le jour autour de figures12 d’écrivains patrimonialisées13. Ces formes de médiation caractérisent l’émergence du tourisme littéraire régional contemporain, dans les années 1980-90, à l’heure où le tourisme de proximité, encouragé par la décentralisation, prenait son envol. Citons, par exemple, les parcours organisés par l’association Adenove14, aujourd’hui disparue, dans le sillage de laquelle s’inscrivent aujourd’hui les « circuits Jules Verne » à Amiens et dans ses alentours15, la « Promenade littéraire ‘‘Sur les pas de Perrine’’, roman d’Hector Malot, à Flixecourt16, ou encore l’« Itinéraire touristique ‘‘ Sur les pas de Camille et Paul Claudel’’ », dans l’Aisne17.
Parmi ces parcours, il en est un qui se démarque sans doute au vu de son enracinement historique dans la pratique culturelle de la promenade littéraire, depuis le XVIIIe siècle : « le Sentier des écrivains18 ». Il a été inauguré en 2013 et relie le Domaine de Chaalis au Parc Jean-Jacques Rousseau, à Ermenonville, dans le Pays de Valois, sous la tutelle de l’Institut de France. Il s’inscrit dans un double héritage : les « promenades littéraires », promenades d’écrivains transposées dans des textes à l’origine d’un genre littéraire et d’un rite initiatique marqués par le mouvement romantique depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle d’une part, d’autre part l’entreprise esthétique, philosophique, artistique et littéraire du Marquis de Girardin à Ermenonville justement, qui consiste en un parcours méditatif et contemplatif jalonné d’inscriptions textuelles lapidaires proposées au lecteur-promeneur19. Le sentier, long de 5 km, repose sur un dispositif icono-textuel pérenne qui convoque Jean-Jacques Rousseau, escortés d’Étienne Pivert de Senancourt et de Gérard de Nerval. Ils y sont érigés en porte-voix du Romantisme dans des lieux considérés comme l’un de ses « berceaux20 », autant de traits caractéristiques qui distinguent la médiation d’autres entreprises, souvent ponctuelles, monographiques et/ou hors sites (expositions, festivals…) sur le mouvement. Ce sentier témoigne encore aujourd’hui du dynamisme de la Picardie en matière de tourisme littéraire et ce, malgré la situation compliquée du parc Rousseau depuis quelques années21. L’entreprise de médiation trouve sa raison d’être dans le statut patrimonial hautement significatif de ces deux sites dans l’histoire locale et nationale, jalonnés de lieux d’intérêt divers (bénitier, pont…), auquel il faut ajouter un écosystème naturel très riche, protégé.
Ce type de médiation n’est pas chose nouvelle : les sentiers d’interprétation – nés dans les grands parcs naturels nord-américains et très nombreux autour des biotopes naturels – consistent à disposer des panneaux informatifs le long d’un chemin, souvent court, pour renseigner les promeneurs sur l’histoire, la culture, l’écologie, la géographie d’un territoire à partir de textes d’escorte et de récits qui vulgarisent un contenu scientifique illustré de photos, de schémas… En effet, le « Sentier des écrivains » ne valorise pas que le patrimoine (littéraire, architectural, historique), mais également un ensemble de domaines d’intérêt scientifique et culturel. Le nom du sentier, tourné vers des écrivains, n’introduit-il pas alors un biais ? C’est que le « Sentier des écrivains » fait écho au « sentier des peintres » que le Marquis de Girardin avait aménagé dans le parc et qui rappelle sa collaboration avec le peintre Hubert Robert22.
Le choix d’axer le Sentier sur la littérature s’explique par ailleurs par le statut du territoire à valoriser, entre monuments et nature23, mais aussi par l’empreinte du Romantisme dont l’un des points définitoires tient précisément à l’envergure d’une pensée et d’un rapport au monde esthétique, philosophique, littéraire, historique qui n’exclut nullement, bien au contraire, un intérêt scientifique pour le fonctionnement des activités humaines en général, dans la tradition des Lumières et au moment de la première Révolution industrielle. Le parcours vise à faire découvrir le Romantisme en amenant le promeneur à faire lui-même l’expérience de cette ouverture au monde grâce à l’immersion du promeneur dans des paysages porteurs de sens qui le mettent en situation de regarder et de penser (la Nature) « en Romantique » : la dimension expérientielle de la visite joue à plein24. La démarche est alors double : géocritique, puisque les panneaux rassemblent des textes écrits sur/décrivant les lieux, mais aussi géopoétique, puisque la médiation vise à développer le lien sensible et intellectuel du promeneur au territoire valorisé, et à intensifier son rapport au monde via les textes littéraires notamment. En cela, le Sentier se démarque non seulement des expositions sur le Romantisme par exemple, hors cadre25, mais aussi des expositions dans des maisons d’écrivains, par exemple, qui proposent souvent une visite à l’intérieur de l’espace muséal. Et même s’il arrive que le parcours conduise les visiteurs à l’extérieur, l’exploration (circulaire, on part de la maison, épicentrale, pour y revenir) se trouve circonscrite dans ces cas à un jardin, rarement à un parc étendu26, lequel ne fait d’ailleurs pas souvent l’objet d’une médiation ad hoc.
Et justement. L’action menée par le Réseau des maisons d’écrivain & des patrimoines littéraires Hauts-de-France complète cette entreprise. Le réseau développe des projets qui valorise le territoire de façon plus homogène dans la mesure où il relie l’ensemble des sites littéraires patrimoniaux de la région : le festival thématique « Résonances », proposé tous les deux ans sous la forme d’expositions, de conférences ou encore d’activités pédagogiques, joue un rôle intéressant à cet égard, mais aucune route littéraire de pareille envergure n’a vu le jour27.
Ensuite, Amiens propose une visite guidée du centre-ville sur les pas de Jules Verne à partir de sa correspondance et de discours : elle s’intitule « la ville idéale de Jules Verne » en référence au discours qu’il prononce en 1875 lors d’une séance publique de l’Académie d’Amiens28. L’illustre habitant est mis à l’honneur pour le rôle politique qu’il a joué dans la ville en tant que conseiller municipal, plus que comme écrivain. Il convient d’associer à cet itinéraire le parcours proposé par le département sur le site GoSomme (« circuit Amiens. Sur les pas de Jules Verne »)29.
C’est d’ailleurs sur ce territoire que se développe un autre outil, fruit de la collaboration entre l’historial de la Grande Guerre, à Péronne, et l’ancien CR2L Picardie. « Chemins d’écrivains », une application géolocalisée immersive et multimédia. Elle comprend textes littéraires, notices d’auteurs, d’œuvres, historiques et géographiques, documents patrimoniaux, iconographie numérisée30. Elle relie « [des] sites de mémoire, [des] paysages naturels et [des] communes du territoire de la Somme au fil des textes qui en sont inspirés, dans le contexte spécifique de la Première Guerre Mondiale […] » entre Amiens et Péronne avant de couvrir à terme la Picardie, les Hauts-de-France ensuite, puis l’Euro-région France/Angleterre/Flandres/Wallonie.
[Fig. 1] Capture d’écran : support promotionnel pour promouvoir l’application « Chemins d’écrivains », Historial de la Grande Guerre, Péronne © David Périmony, site Web
Enfin, l’Agence du livre et de la lecture des Hauts-de-France, l’AR2L, a lancé trois entreprises très riches qui confortent son rôle central dans la définition progressive d’une politique culturelle cohérente en matière de patrimoine littéraire : le premier a trait à la bibliothèque numérique de l’Armarium31. Celle-ci est constituée d’une riche base de données, en l’occurrence d’archives et de documents relatifs aux écrivains de la région mais pas exclusivement. Des expositions virtuelles littéraires voient le jour peu à peu. Le 2e outil est une autre « bibliothèque numérique » en quelque sorte : Bibliomobi est une application mobile accessible sur smartphone depuis novembre 2017. L’AR2L en est le prestataire pour la Métropole européenne de Lille (MEL). Elle propose aux internautes de consulter gratuitement un vaste panel de textes littéraires régulièrement renouvelés en fonction des événements culturels de la MEL (BD, poésie et prose), et au gré des envies des usagers des transports notamment, pour un cœur de cible concernant les 16-25 ans que la MEL veut inciter à la lecture. Dans les faits, ce sont plutôt les 30-40 ans qui seraient à l’origine des quelques 1500 téléchargements mensuels d’après la responsable du projet, Yasmine Guilloteau, contactée le 17 janvier 202032. Outre la difficulté du service à toucher son public « cible » (les jeunes), l’application peine à trouver un public tout simplement : elle sera donc bientôt suspendue au profit d’une offre à rapprocher de la bibliothèque numérique de l’Armarium.
Enfin, un projet d’application interactive pour smartphone a été conçu dans le cadre d’un partenariat entre le CR2L Nord-Pas de Calais et le master expographie de l’université d’Artois33. Intitulé « Les Plumes vous (ra)content » [il sera désigné sous l’expression « Les Plumes », par la suite], le projet, mené par des étudiants, propose quatre itinéraires de découverte du Nord autour de textes littéraires valorisant le territoire. Il n’a pas été développé technologiquement à ce jour, mais sa conception en termes de contenus informationnels (corpus, balisage des parcours sur sites…) et son identité graphique en font un projet déjà bien abouti.
[Fig. 2 et 3] Captures d’écran, pictogrammes des 4 parcours envisagés pour le projet « Plumes » (J.P., C. C. et M. P., master Arras), support de soutenance, 19/3/19, diapositive 9 ; pictogrammes des 4 parcours (AD, CC et JB, IUT de Lens), documents de travail de l’équipe
Le tourisme littéraire : un outil de valorisation des territoires à géographie variable
Le tourisme littéraire Greg Richards34, qui vise à valoriser les lieux entretenant un lien avec la littérature, constitue un outil de valorisation primordial pour un territoire35. Au sein des médiations en jeu, les routes littéraires se démarquent.
La Fédération nationale des maisons d’écrivain & des patrimoines littéraires fournit un premier point d’appui : elle propose en effet une définition large de la « route littéraire » autour de la figure de l’auteur et des lieux associés à un ou plusieurs d’entre eux, que le parcours soit institutionnalisé (ou non) : ainsi des balades littéraires conduites par Jean-Louis Carribou sur les terres de Jean Giono, à Manosque dans les années 198036, et de la « route des maisons d’écrivains 37 », à peu près contemporaine de la fondation de la Fédération des maisons d’écrivain & des patrimoines littéraires (1997), en Normandie et en Ȋle-de-France.
[Fig. 4] Panneau in situ pour marquer l’itinéraire de la « Route historique des Maisons d’écrivains », © MCR
La géographe Aurore Mirloup-Bonniot a montré dans sa thèse que près de la moitié des maisons d’écrivains sont liées à un circuit touristique. Elle s’est aussi intéressée aux travaux de chercheurs anglo-saxons qui font état de trois catégories de sites littéraires : les sites biographiques où prédominent la figure de l’auteur, les « factual site(s) », c’est-à-dire les sites qui constituent le décor d’œuvres (souvent romanesques), « the imaginative site », en lien avec the socially constructed site », soit les sites où se déploient des activités ayant trait à l’univers d’un auteur (à un personnage par exemple). Cette classification a été précisée dans le cas des itinéraires littéraires existant au Royaume-Uni38. À partir des critères identifiés (style, esprit du parcours…), trois catégories émergent à leur tour :
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la route littéraire générique, « the Generic Literary Trail », développée par les collectivités locales pour attirer le public et faire valoir leur identité et leur originalité.
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le deuxième profil concerne le parcours biographique d’un auteur, « The Biographical Trail » : il se construit autour des lieux de vie de l’auteur ou des lieux qui lui sont familiers ou chers
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le troisième cas porte sur des sentiers valorisant des paysages littéraires, « the Literary Landscape Trail », à partir d’un itinéraire s’adressant à la sensibilité du visiteur, au caractère poétique des lieux.
Comment appliquer cette grille classificatoire au corpus dégagé plus haut ?
Le « sentier des écrivains » procède de la route d’écrivain. « Chemins d’écrivains » fonctionnent différemment puisque l’itinéraire, jalonné d’auteurs et d’œuvres, ressort aussi d’une thématique littéraire générale, à savoir la littérature de guerre. On est alors proche du Generic Literary Trail. En revanche, les parcours estampillés « Jules Verne » à Amiens font davantage partie de la catégorie du « circuit dédié à un auteur ». Cependant, ce n’est pas tant l’auteur qui est mis en avant au premier chef que l’illustre citoyen d’Amiens, le conseiller municipal. C’est davantage le cas dans le circuit conçu par le département. Dans tous les cas, la figure d’auteur – son nom, plus encore que son œuvre, dans un premier temps du moins – fait recette et permet au territoire de capitaliser sur la célébrité d’un écrivain : il s’agit là du phénomène de branding touristique39.
Dans le cas de l’Armarium, il n’est pas évident d’identifier de prime abord les éléments du site qui concerne la littérature : il faut dire que le site n’a aucunement vocation à s’y limiter puisqu’il couvre le patrimoine régional dans toute sa diversité. Les Lettres sont cependant évoquées dans presque tous les items de la mosaïque associée à la rubrique « collections », soit par le terme choisi (« correspondance » …), soit par l’illustration affichée (portraits d’écrivains). La rubrique « thématiques » n’est guère plus explicite, sauf à considérer la catégorie « personnes illustres », dans laquelle se mêlent en réalité les enfants du pays de tous horizons. Surtout, l’ancrage régional de l’écrivain et la valorisation du territoire se disent indirectement, dans la mesure où les documents de la bibliothèque ne sont pas rapportés à une cartographie précise.
De ce point de vue, Bibliomobi se distingue : l’application valorise des textes et des auteurs régionaux (passés et contemporains, plus ou moins connus et reconnus), sans toutefois que ces références ne soient géolocalisées et renvoyées nettement à des sites du territoire. L’application n’affiche pas de prétention touristique explicite à ce niveau : elle cherche à inciter les jeunes à lire dans les transports et à fréquenter les lieux de lecture publique40.
[Fig. 5] Capture d’écran d’un support communicationnel de la MEL pour l’application Bibliomobi, © MEL, site Web de la MEL
En revanche, le projet « Plumes » constitue l’avatar numérique et multimédia des promenades littéraires guidées, soit in situ, soit sur papier. S’il s’organise principalement autour de la littérature et, en l’occurrence, autour d’un corpus délimité d’auteurs, il ne s’agit pourtant pas de « route d’écrivain 2.0 », ni de sentiers littéraires centrés sur une œuvre ou sur des thématiques expressément « littéraires ». Les parcours sont thématiques et oscillent entre la catégorie du Generic Literary Trail et celle du Literary Landscape Trail.
Pourquoi la littérature pour valoriser un territoire ?
Les offres culturelles évoquées capitalisent sur le nom des écrivains, et plus particulièrement sur le renom de quelques-uns, inscrits au canon scolaire notamment : par exemple, Verne, Rousseau, Nerval. Le recours à la littérature permet donc de légitimer une offre culturelle : son aura rejaillit sur l’activité à laquelle elle est associée.
L’approche littéraire permet aussi de sortir des sentiers battus par les guides touristiques habituels et les parcours proposés par les offices du tourisme, centrés sur les sites et les monuments historiques, l’architecture ou encore le tourisme de mémoire lié aux guerres. Les valeurs et les contenus portent sur des thématiques qui nécessitent une certaine culture générale, une certaine appétence pour la littérature et une manière toute particulière d’envisager les promenades. C’est sans doute la raison pour laquelle les routes littéraires attirent au premier chef un public lettré, familier des musées et de la lecture, parallèlement aux randonneurs curieux et cultivés. Ce sont d’ailleurs eux que visent les concepteurs de l’outil « plumes » : les habitudes de visite de ces publics s’adapteront-elles au Web 2. 041 ? L’avenir le dira.
En outre, la fréquentation des textes littéraires est censée offrir une expérience existentielle au lecteur-marcheur42 ; elle doit ouvrir sur une expérience intime et profonde de la nature et des paysages traversés que plusieurs supports de communication qualifient de « poétiques ». Les écrivains sont en effet considérés comme des guides capables de faire ressentir au plus juste la beauté profonde d’un paysage ou d’un site, son charme et ses mystères ou d’un lieu par leur écriture, les images et les histoires qu’ils imaginent. Ils sont aussi vus comme des témoins perspicaces d’une époque et servent alors de « passeurs » pour raconter l’Histoire de la région. Ces leitmotive ne sont pas propres à ces offres culturelles et à la période contemporaine : ils héritent d’une certaine manière d’appréhender l’écrivain comme une figure d’autorité et le lien de l’écrivain à la nature (romantisme), comme à l’environnement social et urbain (réalisme et naturalisme).
La force de l’expérience intime proposée au visiteur via le paysage et la littérature (et vice versa) se trouverait redoubler par le caractère personnalisable de ces outils numériques. Ceux-ci favoriseraient justement le processus d’identification et d’appropriation du visiteur avec le territoire et avec les textes par des procédés immersifs qui revitalisent le rapport à la littérature. Les fonctionnalités des applications et des sites prévoient en effet que l’usager opère une sélection individuelle parmi les données accessibles, qu’il les partage et qu’il les commente sur les réseaux sociaux, ou encore qu’il remplisse un « panier », annote ses lectures (Bibliomobi) et constitue sa « galerie » de paysages, d’images, de textes, en bref son patrimoine et son « musée personnel » selon une tendance contemporaine prégnante dans les musées. Comme l’analyse Patrick Fraysse :
Ces univers virtuels sont des mises en scène du savoir historique ou archéologique à partir des publics et de leurs envies. Il s’agit de passer petit à petit d’une offre de contenu (historique, archéologique, artistique) à une offre de contribution ou de participation. Avec le numérique, les responsables et les médiateurs souhaitent transformer les publics qui ne devraient plus être seulement spectateurs, mais devenir aussi acteur43.
En réalité, la préfiguration des outils (voir l’amusante option météorologique dans « Plumes 44 ») conditionne la navigation de l’usager et programme les possibilités de personnalisation : la médiation n’est pas neutre. De même, ces options orientent la réception et les représentations des marcheurs (l’option météorologique reconduit l’idée selon laquelle le temps est variable dans la région). Toutefois, l’intégration des outils numériques à la « Toile » encourage l’internaute à interagir, sur le moment ou en différé, avec les données proposées et à se les approprier en consultant des sites connexes, auxquels renvoient souvent les outils eux-mêmes sous forme d’hyperliens. À cet égard, le projet « Plumes », par exemple, est très riche : il ouvre sur des sites d’archives photographiques, sur des plateformes de téléchargement d’œuvres littéraires…
Dès lors, même si le cœur de cible de ces outils coïncide avec le public captif des livres, des musées et des institutions, ce qui entérine une approche somme toute « circonscrite » de la culture, la plasticité de ces outils et leur qualité d’outil numérique donc « contemporain » – et donc plus « attrayant » auprès de publics moins captifs – pourrait permettre d’attirer des utilisateurs d’horizons différents. Ces outils peuvent apparaître plus contemporains dans leur forme, mais aussi moins « prescriptifs » que les guides papiers, les manuels scolaires ou les anthologies, bien que certains émanent en réalité d’autorités publiques qui, si elles ne visent pas l’édification morale et patriotique structurant le sujet jusqu’à une date récente45, cherchent malgré tout à faire l’apologie d’un territoire avec, en arrière-plan, des motivations idéologiques, politiques, voire esthétiques qui, pour être plus discrètes, n’en demeurent pas moins réelles. La promotion de la littérature régionale (au sens large : auteurs nés sur le territoire, qui y sont attachés, qui y ont vécu ou y vivent, qui ont écrit sur lui…) valorise en retour le génie français national et ses classiques auxquels nombre de comités scientifiques reviennent en définitive, sans forcément prendre en compte les envies et les goûts des publics. En outre, ces outils flattent indirectement les politiques culturelles mises en place par les élus qui s’en réclament parfois.
Néanmoins, peut-être la valorisation du patrimoine littéraire s’émancipe-t-elle progressivement de la férule du centralisme jacobin qui l’encadrait davantage par le passé, à mesure que l’autorité des institutions nationales qui le portaient décline au profit de la décentralisation, voire de l’autonomisation des régions au profit des acteurs locaux, publics mais aussi privés. Dans tous les cas, ces différents exemples constituent un panel de références littéraires qui hérite des panthéons établis par les institutions culturelles, scolaires et médiatiques. Mais ils façonnent aussi leur propre répertoire de valeurs : ce faisant, ils interrogent les modalités de constitution et de reconnaissance du patrimoine littéraire, ses piliers comme ses outsiders, intégrés à un palmarès ou à des palmarès en réalité fluctuants, selon des modalités de valorisation et de reconnaissance qui méritent attention.
Que font ces outils de valorisation à la littérature ?
En effet, si le centralisme jacobin de l’École républicaine a développé une approche uniforme, « nationale », du patrimoine littéraire composée du corpus canonique des classiques soumis à quelques évolutions au fil des siècles46, la tendance actuelle est favorable à la réappropriation et donc à l’adaptation de ce socle par les territoires au gré de leurs besoins et de leurs projets en matière touristique. Le patrimoine littéraire s’apparente ainsi à une vaste mosaïque : le canon national classique s’y trouve mêlé aux auteurs, aux genres et aux œuvres valorisés par les territoires dans un permanent mouvement de réinvestissement et de questionnement de la norme héritée.
Dans les cas d’étude « hautsfrançais » relevés, certains siècles et, surtout, certains auteurs demeurent des « locomotives » pour valoriser le territoire : Jules Verne à Amiens, dans la bibliothèque de l’Armarium avec Alexandre Dumas père, Zola dans le projet « Plumes », pour le XIXe siècle, très représenté, Yourcenar, Butor pour le XXe siècle (« Plumes »), Desplechin pour le XXIe siècle, par exemple. De façon symptomatique, l’AR2L a explicitement souhaité voir figurer certains de ces auteurs au palmarès de ceux qui ont été retenus pour l’application mobile commandée : c’est que la (re-) connaissance qui entoure le nom d’un écrivain légitime en retour le territoire auquel il est associé. Le cas est aussi explicite dans la publicité de l’application Bibliomobi, où l’on reconnaît Hugo et Baudelaire dans le cortège de figures littéraires encadrant l’usager de l’application, sans qu’ils soient liés à la région pour autant.
[Fig. 6 et 7] Capture d’écran extraite d’un support promotionnel de la MEL pour l’application Bibliomobi, site Web MEL, à gauche ; capture d’écran extraite du site de l’Armarium pour la mosaïque d’orientation dans les thématiques du portail, © Armarium, site Web
En revanche, les outils développés mettent aussi à l’honneur des écrivains peu connus et reconnus du canon national (scolaire ou critique) ou du grand public, ou plutôt des écrivains familiers d’un public régional et/ou « averti », et ce d’autant plus que certains auteurs ont écrit en langue picarde (François Decottignies, Jules Mousseron, Alexandre Desrousseaux, Raoul de Godewarsvelde), parfois dans leur version « ancienne » ! Pour autant, la dimension régionaliste de l’écriture en langue picarde n’est pas assumée par les responsables des dispositifs étudiés47 : ces auteurs et ces textes sont promus parce qu’ils sont originaires du territoire, pas pour d’éventuelles positions identitaires à rebours desquelles l’Agence, « universaliste », se positionne. Cette situation tient sans doute au fait que la littérature dans la région n’a pas fait l’objet de revendications régionalistes virulentes, voire que les auteurs y sont (aujourd’hui du moins) plutôt réticents.
Le projet présidentiel d’une « Cité de la Francophonie », à Villers-Cotterêts48, terre de l’ordonnance correspondante (1539) qui établit le français comme langue officielle du royaume de François Ier, rappelle, à cet égard, le rôle attribué à certains auteurs de la région dans la construction de la littérature française moderne et d’une identité nationale française conduite à marche forcée par la Monarchie, puis la République, qui l’ont instrumentalisée pour asseoir l’autorité (colonisatrice) de la métropole49 : les noms de Jean Racine et de Jean de La Fontaine, natifs de la région, font partie de la cohorte des Classiques qui ont porté (et à qui l’on a fait porter) haut les couleurs de la langue française sur laquelle repose l’unification du pays50.
Il en va de même des œuvres littéraires valorisées : si les romans de Jules Verne ou de Marguerite Yourcenar trouvent place dans les dispositifs étudiés au vu de leur renommée dans le cursus honorum institutionnel, certains textes surprendront peut-être plus d’un utilisateur-lecteur : d’aucuns pourront s’étonner, par exemple, de découvrir des œuvres moins connues, voire des textes parus dans des genres et dans des supports que la littérature anthologique scolaire et critique n’a pas toujours promus ou ne promeut guère encore : ainsi des articles-essais, de « pensées » de commande, parus dans des revues ou dans la presse51.
La poésie se taille une place au soleil des Hauts-de-France, certainement pour la brièveté et l’intensité des textes ; sans doute aussi parce que la valorisation des paysages implique de souligner la poéticité des lieux et de susciter une expérience intime entre le visiteur, le site et la littérature. En revanche, le théâtre n’est guère présent. La BD et la chanson, parents pauvres du canon jusqu’à une date assez récente, figurent en bonne place a contrario, respectivement sur l’application Bibliomobi et dans le projet « Plumes » autour de Raoul de Godewarsvelde, par exemple. La conception ouverte du patrimoine littéraire constitue ainsi le pendant de la politique de commande publique d’inédits auprès des auteurs contemporains de la région dans le domaine de la création.
Ces textes et ces auteurs sont tout particulièrement désignés pour nourrir des dispositifs multimédias très portés sur la dimension visuelle du support et des usages numériques dans un rapport texte-image (photographies, cartes postales, portraits, vidéos…) qui conditionne le format des outils envisagés. En ce sens, ces dispositifs s’apparent à des cabinets de curiosités, à des galeries bigarrées de marines et de portraits, de natures mortes et de paysages qui nourrissent l’imaginaire attaché à la région, non pas seulement par le langage, mais aussi par le son et par l’image.
Les thématiques du parcours « Plumes » reconduisent, elles aussi, un questionnement autour des représentations collectives associées au territoire : paysages entre terre et mer « paysages sur horizons »), le travail de la dentelle (« elles faisaient dans la dentelle »), activité minière « du guidon au charbon ». En revanche, les parcours proposent un pas de retrait par rapport à l’imagerie d’Épinal du territoire. La première thématique met l’accent sur la diversité des paysages du département du Nord, peu valorisé au plan touristique et dont la littérature sur le sujet est bien moins connue que la littérature normande ou la littérature bretonne, par exemple. Le parcours sur la dentelle valorise le travail du textile à Lille. La promenade sur le passé minier de la région apporte une touche « verte » et sportive au sujet, tandis que le parcours « petites madeleines » évoque le folklore régional sous l’angle des souvenirs d’écrivains du cru.
De ce point de vue, le projet d’application ose un élargissement des représentations associées au territoire et à la littérature grâce au choix de thématiques originales qui s’émancipent des sentiers battus de l’histoire littéraire et des guides touristiques courants à partir de rubriques bien délimitées : parcours par auteurs, par genres, par œuvres, par sicles, visites par zones, par sites, et non par lieux « incontournables ». Le sentier Chaalis-Ermenonville s’avère plus traditionnel à cet égard, non pas tant par rapport à l’image du territoire qu’il charrie – au contraire, puisqu’il est présenté comme une terre nourricière du romantisme, souvent associé à d’autres contrées (Normandie, Bretagne, Alpes… pour leur charge pittoresque) – mais par rapport à ce que présente le sentier du mouvement romantique : thématiques amoureuses, existentielles, esthétique pittoresque, ésotérisme…
[Fig. 8] Plaquette de communication pour le Sentier des Écrivains, © Institut de France, site Web http://www.ccr-parc-rousseau.fr/le-jardin/le-sentier-des-ecrivains/
Ce qui caractérise ces outils de façon générale, c’est donc le recours à un mode de sélection et de valorisation de nature anthologique52, mais aussi à des sources de ce type pour alimenter les bases de données des outils développés, avec Frantext ou encore Wikisource53. De fait, on retrouve bien dans ces outils une collection panoramique ordonnée et raisonnée d’extraits de textes remarquables, faisant sens collectivement pour exprimer l’unité et la diversité d’un territoire. Comme le note Adeline Wrona, le petit format – extrait textuel, courte vidéo… – « se prête [nt] à une très grande variété de réappropriations, par recontextualisation et thématisation, en combinant hétéronomie et adaptabilité 54 ».
Par ailleurs, les outils se fondent sur un corpus d’auteurs adoubés et « représentatifs » d’un mouvement, « spécialisé » dans une thématique, qu’un péritexte et un point de vue encadrent, parfois avec une illustration. Si ces anthologies contemporaines s’approprient partiellement le canon des premières pour valoriser le territoire et bénéficier en retour de son aura, elles façonnent aussi leur propre palmarès, contribuant par là à interroger les limites de l’autorité du patrimoine littéraire national institutionnalisé, insistons-y. Le territoire crée ainsi ses patrimoines littéraires qu’il contribue à faire connaître et reconnaître en tant qu’objet de valeur collectif. Il s’agit là sans doute d’un patrimoine à géographie, comme à géométrie variable : un patrimoine qui se trouve corrélé à la création contemporaine et à la culture « main stream » comme à la culture populaire.
Les acteurs culturels régionaux dans les Hauts-de-France s’intéressent particulièrement aux routes littéraires et à des dispositifs numériques pour valoriser le territoire par le patrimoine littéraire, et réciproquement. L’application mobile, à la fois « tendance », produit mobile lucratif et média pratique sinon adéquat à ce type d’usage, se démarque dans le paysage des dispositifs numériques en raison de ses fonctionnalités (brièveté, variété, concentration, caractère interactif et modulable des contenus, géolocalisation, hyperliens, accessibilité et commodité sur un mobile, pratique pour se déplacer…). D’une façon générale, ces outils ne sont cependant pas radicalement nouveaux : ils héritent de médiations anciennes, aussi bien sur le plan discursif que pragmatique, aux plans informationnel et communicationnel. Ils ne renouvellent pas radicalement les contours du patrimoine littéraire canonique, pas plus qu’elles ne transforment radicalement les modalités de mise en œuvre de l’information, de la communication ou de la médiation concernées.
Souvent, comme le constate Patrick Fraysse, ces dispositifs consistent en effet à « transf[é]r[er] sur support numérique et interactif des contenus classiques, mais on espère toucher les plus jeunes en leur fournissant un outil familier et ludique55. » En ce sens, l’emploi des codes de la communication numérique (posts sur les réseaux sociaux, entretien d’un « fil d’actualité »…) joue un rôle non négligeable dans la séduction qu’exercent les outils numériques sur les décideurs politiques et sur certains publics. À ces deux composantes (information et communication) s’ajoute la médiation, cette « logistique de techniques numériques » qui animent un savoir patrimonial pour faciliter sa transmission au public et son appropriation par ce dernier : pensons en particulier à la géolocalisation ou à la constitution de bases de données multimédias.
Outre l’obsolescence qui les menace et le coût technologique et financier qui gêne leur développement, le caractère foisonnant de ces offres, mises en concurrence et développées à marche forcée pour un usage de niche (le volume des publics visés l’atteste), pose fondamentalement la question de la pertinence à terme et tout simplement de la pérennité de ces dispositifs, soumis au grand zapping consumériste et à la surenchère technologique qui entourent les produits numériques. Est-il à craindre que les médiations menées autour de la littérature soient vouées à dépendre de cette valse d’applications éphémères qui risquent de devenir invisibles à force de se multiplier et par manque d’entretien, quand elles ne font pas, certes (mais ponctuellement), de l’ombre à d’autres dispositifs de médiation au moment de leur mise sur le marché ? Quelle continuité, quelle mémoire même, pour ces médiations ? Et comment fidéliser, et même élargir leur public, assez étroit, l’effet d’aubaine passé ?
Quoi qu’il en soit, il est certain que le texte littéraire se déploie, grâce ses outils, avec toute la force de son pouvoir évocateur, aspect que l’expérience multimédia, vertigineuse, alimente davantage encore par l’iconographie, l’archive audiovisuelle et sonore, les contenus innombrables de la Toile aux côtés des paysages et des lieux rencontrés in situ. Les outils étudiés participent en cela des « mutations du texte », de l’hypertexte56, dont se nourrit le patrimoine littéraire et grâce auquel sa valorisation se déploie de façon exponentielle dans les territoires.

![[Fig. 1] Capture d’écran : support promotionnel pour promouvoir l’application « Chemins d’écrivains », Historial de la Grande Guerre, Péronne © David Périmony, site Web](docannexe/image/1291/img-1.jpg)
![[Fig. 2 et 3] Captures d’écran, pictogrammes des 4 parcours envisagés pour le projet « Plumes » (J.P., C. C. et M. P., master Arras), support de soutenance, 19/3/19, diapositive 9 ; pictogrammes des 4 parcours (AD, CC et JB, IUT de Lens), documents de travail de l’équipe](docannexe/image/1291/img-2.jpg)
![[Fig. 2 et 3] Captures d’écran, pictogrammes des 4 parcours envisagés pour le projet « Plumes » (J.P., C. C. et M. P., master Arras), support de soutenance, 19/3/19, diapositive 9 ; pictogrammes des 4 parcours (AD, CC et JB, IUT de Lens), documents de travail de l’équipe](docannexe/image/1291/img-3.jpg)
![[Fig. 2 et 3] Captures d’écran, pictogrammes des 4 parcours envisagés pour le projet « Plumes » (J.P., C. C. et M. P., master Arras), support de soutenance, 19/3/19, diapositive 9 ; pictogrammes des 4 parcours (AD, CC et JB, IUT de Lens), documents de travail de l’équipe](docannexe/image/1291/img-4.jpg)
![[Fig. 2 et 3] Captures d’écran, pictogrammes des 4 parcours envisagés pour le projet « Plumes » (J.P., C. C. et M. P., master Arras), support de soutenance, 19/3/19, diapositive 9 ; pictogrammes des 4 parcours (AD, CC et JB, IUT de Lens), documents de travail de l’équipe](docannexe/image/1291/img-5.jpg)
![[Fig. 2 et 3] Captures d’écran, pictogrammes des 4 parcours envisagés pour le projet « Plumes » (J.P., C. C. et M. P., master Arras), support de soutenance, 19/3/19, diapositive 9 ; pictogrammes des 4 parcours (AD, CC et JB, IUT de Lens), documents de travail de l’équipe](docannexe/image/1291/img-6.jpg)
![[Fig. 4] Panneau in situ pour marquer l’itinéraire de la « Route historique des Maisons d’écrivains », © MCR](docannexe/image/1291/img-7.jpg)
![[Fig. 5] Capture d’écran d’un support communicationnel de la MEL pour l’application Bibliomobi, © MEL, site Web de la MEL](docannexe/image/1291/img-8.jpg)
![[Fig. 6 et 7] Capture d’écran extraite d’un support promotionnel de la MEL pour l’application Bibliomobi, site Web MEL, à gauche ; capture d’écran extraite du site de l’Armarium pour la mosaïque d’orientation dans les thématiques du portail, © Armarium, site Web](docannexe/image/1291/img-9.png)
![[Fig. 6 et 7] Capture d’écran extraite d’un support promotionnel de la MEL pour l’application Bibliomobi, site Web MEL, à gauche ; capture d’écran extraite du site de l’Armarium pour la mosaïque d’orientation dans les thématiques du portail, © Armarium, site Web](docannexe/image/1291/img-10.png)
![[Fig. 8] Plaquette de communication pour le Sentier des Écrivains, © Institut de France, site Web http://www.ccr-parc-rousseau.fr/le-jardin/le-sentier-des-ecrivains/](docannexe/image/1291/img-11-small800.jpg)