De quoi se nourrit l’anthropologie politique ? Quel rapport entretient-elle avec l’actualité politique des sociétés à partir desquelles elle construit son savoir et ses réflexions, et quel(s) sens y puise-t-elle ? Dans l’introduction au premier des deux numéros consacrés aux gilets jaunes1, Marc Abélès, Serena Boncompagni et Sophie Wahnich remarquaient que la revue naissait en abordant cet évènement majeur qui aura bouleversé la société française, s’inscrivant d’ailleurs dans un mouvement plus large, au niveau global, de remise en question des formes traditionnelles du politique. Les « ronds-points », qui ont symbolisé ce mouvement, ont donc servi de repère pour s’engager dans l’aventure d’une nouvelle revue d’anthropologie.
Le texte fondateur de notre ligne éditoriale exprimait l’ambition de construire un espace pour intercepter et analyser, d’une part, les transformations planétaires (écologiques, sociales, numériques, économiques, etc.), qui reconfigurent l’être au monde de l’humain et, par conséquent, l’idée de l’humain comme sujet politique individuel et collectif et, de l’autre, l’émergence de nouvelles formes du politique, qui demandent de repenser cet objet au-delà de ses frontières mêmes2. Pour imaginer cette nouvelle revue, il fallait partir de certains constats sur l’état actuel de l’édition scientifique en France et ailleurs, mais aussi de la réflexion menée ces dernières années sur l’histoire de l’anthropologie politique en France et son positionnement à l’international. Curieusement, ce renouveau n’est pas venu uniquement du sérail de l’anthropologie. Condition humaine / Conditions politiques procède également du travail et de la persévérance d’une historienne, Sophie Wahnich, et du petit groupe de chercheur.es qu’elle avait rassemblé dans une pratique constante du « pas de côté » et du décentrement. L’enjeu était à la fois d’établir un espace institutionnel pour l’anthropologie politique, et de rouvrir des espaces de débat émancipés des pratiques managériales de la recherche et de l’édition, en sortant des thématiques hégémoniques et simplistes des recherches financées. Et cela dans un contexte politique international marqué notamment par la diffusion massive des discours d’inspiration trumpiste sur la « post-vérité ».
Dans son esprit initial, CH/CP procédait sans doute d’une idée qui, toute proportion gardée, reprenait l’ambition d’autres initiatives éditoriales, comme celle de Libre, revue interdisciplinaire (fondée en 1977 par Cornelius Castoriadis) qui avait su accueillir plusieurs figures tutélaires – parmi lesquelles Pierre Clastres et Claude Lefort – en portant, comme son nom l’indique, le flambeau d’une indépendance éditoriale et politique sans concession. Avec CH/CP, il s’agissait donc, pour parler comme Michel de Certeau, de chercher à s’insinuer dans les rouages de la machine à publier, et d’y faire irruption pour recréer les conditions matérielles d’un espace où dialogueraient à la fois l’ethnographie et l’anthropologie philosophique, mais aussi une anthropologie politique germant comme une fleur vénéneuse sur l’humus de l’interdisciplinarité.
Nous appuyant sur le travail pédagogique de longue haleine mené par certains membres du comité de rédaction dans plusieurs séminaires de l’EHESS3, nous faisions le constat de la place réduite de l’anthropologie politique française à l’échelle mondiale, et notamment de l’absence d’une revue spécialisée comme Condition humaine / Conditions politiques. Comme le rappelait l’un de nous, Riccardo Ciavolella, dans son article sur Gramsci et l’anthropologie politique, publié dans notre numéro inaugural4, les traditions de recherche françaises ont toujours occupé une place importante dans les débats internationaux de l’anthropologie politique. Mais, depuis sa reconnaissance institutionnelle comme branche disciplinaire jusqu’à aujourd’hui, en France, cela ne s’était jamais traduit dans un projet de revue spécifique. Même le renouveau de l’anthropologie politique francophone des années 1990, avec l’anthropologie des institutions, du contemporain et des subjectivités notamment5, ne s’était pas concrétisé par la création d’une revue scientifique.
Aujourd’hui, Condition humaine / Conditions politiques représente un moyen, autant qu’un espace concret à investir, pour concentrer notre regard sur la question politique, même si elle est entendue ici dans une acception large et critique. CH/CP se distingue donc des revues d’anthropologie française généralistes et/ou s’intéressant à des objets plus classiques de l’anthropologie. Nous pensons par exemple à Gradhiva, qui aborde le politique d’une manière quelque peu latérale6 ou à la revue L’Homme, qui accueille régulièrement de nouveaux courants de l’anthropologie, mais vise surtout à en revisiter les domaines établis, considérant l’anthropologie politique plutôt comme une branche disciplinaire parmi d’autres, au même titre que l’anthropologie visuelle ou celle de la parenté. Ethnologie française, pour sa part, s’attache avant tout à analyser les sociétés européennes, et Ethnographiques.org accorde une large place à la réflexivité des terrains plus qu’aux seuls objets. Les revues Terrain et Anthropologie et sociétés se veulent résolument généralistes, tout comme le Journal des anthropologues. D’autres, comme Tracés ont, quant à elles, un caractère interdisciplinaire, sans périmètre thématique prédéfini. De fait, la part attribuée au politique dans chacune de ces revues est restreinte, pour des questions éditoriales autant que scientifiques. Dernière en date, Monde commun : des anthropologues dans la cité, fondée en 2018, fait exception dans le panorama des revues scientifiques francophones ; CH/CP partage avec elle le souci de produire une réflexion critique sur la société contemporaine, et l’idée d’une « anthropologie publique ».
Notre objectif est également théorique. Il s’agit d’œuvrer à une certaine patrimonialisation des acquis de la discipline, ainsi qu’à une réélaboration de ses fondements épistémologiques et méthodologiques pour analyser la dimension politique du vivre ensemble. La rubrique « Penser les catégories », qui vise à analyser les théories et les catégories travaillant l’objet politique depuis des perspectives interdisciplinaires, en est une illustration. Parmi les revues francophones s’intéressant spécifiquement aux enjeux politiques, il est intéressant de remarquer que l’absence, jusqu’ici, d’une revue d’anthropologie du politique ne reflétait pas un manque d’intérêt pour ce domaine disciplinaire. La place accordée à l’ethnographie du politique et à son histoire dans la Revue française de science politique ou dans Politique africaine, par exemple, en témoignent.
Sur le plan international, un certain nombre de revues généralistes prestigieuses accordent une place croissante à des articles entrant dans notre périmètre thématique, surtout celles qui s’engagent dans une démarche critique et réflexive : Anthropological Theory, Critique of Anthropology, Dialectical Anthropology (dont la perspective est surtout théorique), Anthropology Today (qui insiste logiquement sur l’actualité de la discipline), en ce qui concerne les revues anglophones, ou encore Etnografia e ricerca qualitativa, en Italie, qui englobe l’anthropologie dans un ensemble pluridisciplinaire s’appropriant la méthode ethnographique, mais sans attacher une importance particulière à la réflexivité.
La seule revue étatsunienne à s’intéresser directement à l’anthropologie politique d’un point de vue disciplinaire est PoLAR (Political and Legal Anthropology Review), mais sa conception assez institutionnelle du politique la conduit à donner une place prépondérante au domaine juridique. Toujours dans l’édition anglophone, Focaal. Journal of Global and Historical Anthropology, une revue basée aux Pays-Bas, se rapproche de notre périmètre thématique, mais en mettant l’accent sur la nature politisée des rapports de pouvoir dans la globalisation plutôt que sur la dimension proprement politique. Par ailleurs, si peu de revues font se croiser le français et l’anglais comme langues communes, plus rares encore sont celles qui publient en plus de deux langues, comme a choisi de le faire Condition humaine / Conditions politiques, pour contribuer à donner davantage de visibilité et de réflexivité théorique à la recherche en anthropologie du politique en France.
Un nouveau rond-point de l’anthropologie du politique
Condition humaine / Conditions politiques est née au point de rencontre de conjonctures historiques cruciales : le soulèvement des gilets jaunes en France, mais aussi le mandat de Donald Trump aux États-Unis, l’onde de choc du Brexit au Royaume-Uni, et la croissance historique des partis postfascistes en Italie et ailleurs. Au moment où ce numéro paraît, la France vient de connaître l’une des séquences politiques les plus difficiles depuis la pandémie de Covid-19, qui a débouché sur la promulgation par le président Macron de la réforme des retraites, vécue comme une forme d’imposition politique, en dépit d’un mouvement social de grande ampleur appelant au dialogue et à des formes de participation démocratique dans l’examen d’une question cruciale pour la population.
À l’effort d’être sur le terrain, à travers une multiplicité d’approches qui « peut s’avérer fructueuse pour peu que l’on prenne le temps de l’explorer », pour citer Serena Boncompagni dans la deuxième section du dossier consacré aux gilets jaunes, s’est ajoutée l’ambition de créer un espace de confrontation et de discussion ouvert, rassemblant des recherches qualitatives menées dans des contextes politiques localisés, à la fois proches et lointains. Au côté des productions de chercheur.es confirmé.es dans le champ de l’anthropologie politique, il s’agit de rendre compte de la recherche la plus actuelle, celle des doctorant.es, des postdoctorant.es et des jeunes chercheur.es, qui annonce les problématiques et les perspectives théoriques de demain.
Notre second objectif a été de dialoguer avec la recherche internationale en anthropologie du politique. Ainsi, le dossier du numéro 2, Beyond Political Anthropology (Au-delà de l’anthropologie politique)7, où quatre auteur.es anglophones discutent de leurs engagements et de l’épistémologie de l’anthropologie politique dans le monde d’aujourd’hui, constitue une tentative de relier dès le départ notre revue aux débats internationaux concernant ces questions. Les anthropologies politiques émergent alors de cette imbrication de différentes échelles d’analyse, mais aussi, pour paraphraser Silvia Posocco, interviewée dans ce dossier, de croisements entre expérience vécue et conceptualisation.8 Pour Posocco, l’engagement politique de l’anthropologue est façonné par les interactions entre pratiques de connaissance multiples et expériences situées, dans des mondes souvent précaires. Ici, le genre apparaît comme l’une des clés interprétatives déterminantes pour décrypter le pouvoir sur le terrain, comme le remarquent également Margaret Jolly et Veena Das dans leurs contributions au même numéro9.
Si, comme le dit John Gledhill10, l’anthropologie politique « est plus que l’étude de personnes vivantes par des méthodes ethnographiques », est-elle encore nécessaire ? Ou avons-nous besoin d’autres mots et d’autres instruments d’analyse pour décrire nos mondes en crise – et nécessairement en mutation ? En ce sens, nous sommes obligé.es de traverser les crises pour aller vers de nouveaux horizons et tenter de redéfinir les objectifs des sciences humaines et sociales, dans un dialogue constant avec les sciences « naturelles », la littérature et les arts, en proposant une pensée « radicale », au sens étymologique. Il est en effet essentiel de revenir à la racine des causes, reconsidérant ainsi à la fois la place de l’être humain dans le monde et sa relation avec tous les autres êtres vivants. Il faut également considérer la politique comme un moyen de construire ce monde commun et de négocier collectivement cette relation, que ce soit par le consensus ou le dissensus.
Dans ce sens, les ethnographies sont, ou devraient toutes être politiques. C’est pourquoi, dans le troisième numéro, nous nous sommes emparé.es d’un sujet aussi instable qu’indéterminé, celui des « disparitions », qui peuvent advenir partout, à tout moment. Sabrina Melenotte le dit en introduction, ces disparitions ne sont pas seulement des espaces de la mort, mais constituent également des espaces-temps de la violence, qui s’immiscent dans la vie ordinaire.
Le dossier du numéro quatre, quant à lui, a posé un regard anthropologique sur la condition de vaincu. Comme le soulignent Giacomo Mantovan et Michèle Baussant, qui l’ont coordonné, à travers l’hétérogénéité des expériences observées sur le terrain (et leurs effets fragmentés, à des moments et dans des domaines divers de l’existence), il est possible d’interroger la façon dont la défaite peut, elle aussi, structurer l’identité, les matrices politiques et émotionnelles, comme la conscience historique.
Avec la parution de ce quatrième numéro, nous fêtions nos deux premières années d’existence. Mais ce qui nous importe aujourd’hui, c’est surtout de confirmer notre aspiration à proposer une nouvelle revue d’anthropologie politiquement engagée. Née au cours de l’une des crises majeures de notre siècle – la pandémie du Covid-19 –, notre volonté de prendre part à une anthropologie politique renouvelée s’est exprimée dans les pages des dossiers thématiques, mais aussi dans deux rubriques, l’une consacrée aux « Turbulences » de notre temps, l’autre s’emparant des débats et des réflexions qui animent la discipline pour en « Penser les catégories » ; cette volonté se lit enfin dans des comptes rendus et des entretiens avec celles et ceux qui marquent l’anthropologie politique par leurs travaux.
Nous inaugurons donc notre troisième année avec ces varia dans trois langues, qui abordent plusieurs questions majeures : de la reconfiguration du travail au Brésil à l’exil vécu par un musicien de l’orchestre Orpheus XXI, en passant par le terrain – brûlant – du Soudan des années 1970. Les « Turbulences » de ce numéro 5 mettent en dialogue l’analyse du bolsonarisme au Brésil et celle du tout nouveau « mélonisme » en Italie – instauré par la première femme, Giorgia Meloni, à devenir « président du conseil », puisque c’est ainsi qu’elle préfère être nommée –, invitant à renouveler la réflexion sur les nouvelles droites populistes, trop souvent (et parfois paresseusement) rangées sous la catégorie de « fasciste ».
Perspectives et nouveaux enjeux
Dans l’introduction de ce numéro de varia, où la richesse des approches donne lieu à un foisonnement de perspectives stimulantes, qu’il nous soit permis d’anticiper sur les prochains numéros et de poser quelques jalons pour un futur où l’anthropologie politique demeurera notre horizon. À travers des ethnographies rigoureuses, nous approcherons, dans le numéro 6, les questions environnementales sous l’angle des énergies renouvelables depuis différentes perspectives. Coordonné par Benoit Hazard, un nouveau dossier explorera donc des questions éminemment politiques, qui figurent aujourd’hui parmi les plus urgentes. Reprenant le fil des discussions d’un séminaire de recherche intitulé « anthropologie, marxisme et politique », le numéro 7 constituera le premier volet d’une réflexion en deux parties sur ces questions. Il recueillera les points de vue et les analyses des protagonistes de la scène anthropologique française des années 1960-1980, tandis que le second volet se concentrera sur le legs des approches marxistes en anthropologie dans les productions plus contemporaines. Les numéros suivants seront respectivement consacrés aux apports de David Graeber (1961-2020), figure majeure de l’anthropologie politique, et aux expériences de socialisation civique et politique vécues par les jeunes.
Dès aujourd’hui, Condition humaine / Conditions politiques se veut attentive au choix d’un langage et d’un positionnement inclusifs, qu’elle considère comme un enjeu fondamental de sa politique éditoriale. Depuis longtemps, les sciences sociales, à commencer par la linguistique et l’anthropologie, nous ont montré que le langage façonne les comportements, les pensées et la perception de différents mondes. Tout comme la culture, le langage est dynamique, se transforme dans le temps et l’espace, favorisant de nouvelles attitudes pour lutter contre les discriminations et stéréotypes qui touchent les femmes, les personnes racisées, les minorités sexuelles et de genre, les personnes en situation de handicap... Une véritable anthropologie du politique doit donc contribuer à la réflexion sur un langage et une écriture inclusif.ves, en tant qu’outils accompagnant les changements de vision à la fois dans l’ethnographie et dans la société. Notre revue a donc choisi d’accueillir des articles utilisant l’écriture inclusive, comme une forme d’action politique à part entière.
Depuis le départ, nous nous sommes posé la question des médiations de la recherche. Comme le langage, nous pensons que les moyens concrets, y compris techniques, de restituer la science et les recherches possèdent une dimension éminemment politique. Les ressources qu’offre la « dématérialisation », c’est-à-dire l’édition d’une revue en ligne, comportant des photos, des vidéos et/ou des contenus sonores, nous amènent à prendre à bras-le-corps la question des nouvelles écritures comme celle de la place et de la restitution des récits en anthropologie, particulièrement en anthropologie politique. Dans la plupart de ceux qui sont rapportés du terrain, la description des relations entre individus est si lissée que les liens sociaux paraissent relever d’une logique parfaitement cohérente. Tout semble se tenir à la manière des pièces d’un puzzle. Mais n’est-ce pas une illusion ? Car un groupe social est composé d’individus poursuivant des tâches diverses. Ils et elles entreprennent, produisent, communiquent et échangent de manière imprévisible, dans un monde multiple. Le risque de ce genre de restitution est de se couper d’une réalité de terrain plus subtile, complexe, les données risquant d’être transformées en produits bons à penser pour le savoir académique. Pour résister à la simplification des faits, nous invitons les participant.es à sortir des rôles habituellement impartis à l’observateur.rice et aux sujets observés.
Dès les années 1980, James Clifford11 a souligné que la nature de l’enquête de terrain est intrinsèquement collaborative, et celle du témoignage, résolument subjective. Condition humaine / Conditions politiques encourage le projet de développer de nouvelles écritures et souhaite recevoir des articles et contributions de formes diverses, ayant au cœur de leurs préoccupations les tensions émotionnelles rencontrées sur le terrain et leur restitution. L’observateur.rice, qui devient aussi créateur.rice, est invité.e à se pencher sur les dimensions les plus spontanées de la vie sociale passant par les perceptions haptiques, auditives, olfactives, gustatives… soit un ensemble de domaines sensoriels qui échappe habituellement à la rationalité ; il/elle est aussi invité.e à se saisir de sources sonores et filmiques, capables de renouveler radicalement l’observation du social. Pour ce faire, l’auteur.e se tient au plus près de la relation nouée avec les individus enquêtés, s’impliquant dans leur vie sociale au point de les reconnaître parfois comme cocréateur.rices de son travail.
Notre volonté de promouvoir les nouvelles écritures proposées par et pour l’anthropologie politique, dans Condition humaine / Conditions politiques, incite et invite à témoigner de situations inédites. Dans ce sens, les expérimentations artistiques (qu’il s’agisse des arts plastiques, de musique, performance, théâtre, cinéma…) y ont pleinement leur place pour révéler la singularité des regards et des rencontres. Michel Foucault a montré que, depuis le xviie siècle, la littérature a su donner la parole aux oublié.es de l’histoire, aux pauvres, à celles et ceux qui sont en marge ; nous partageons avec lui le désir « d’aller chercher ce qui est le plus difficile à apercevoir, le plus caché, le plus malaisé à dire et à montrer, finalement le plus interdit et le plus scandaleux12 ». L’étude de la souffrance sociale, des résistances et de la transgression par l’anthropologie a donc pour ambition de révéler la part de ce qui échappe aux normes sociales, mais contribue néanmoins à faire la société, et à renouveler sans cesse le politique.