À propos de L’aube s’est levée sur un mort : violence armée et culture du pavot au Mexique, d’Adèle Blazquez. Compte rendu

Référence(s) :

Adèle Blazquez, L’aube s’est levée sur un mort : violence armée et culture du pavot au Mexique, Paris, CNRS Éditions, 2022.

Index

Mots-clés

Mexique, Badiraguato, violence, culture du pavot, anthropologie politique

Keywords

Mexico, Badiraguato, violence, poppy cultivation, political anthropology

Texte

Près de dix ans après la condamnation du trafiquant de drogue mexicain Joaquín « El Chapo » Guzmán, 62 ans, à la prison à vie aux États-Unis et l’arrestation de José González Valencia, alias « La Chepa », 43 ans, arrêté dans l’État du Ceará (Brésil), peu de temps après qu’une plateforme de flux média eut réalisé deux séries consacrées à la vie de l’ancien chef du cartel de Sinaloa et de Pablo Escobar, la réalisatrice salvadorienne Tatiana Huezo aborda un aspect quasiment inconnu des réseaux de narcotiques dans le film Noche de fuego, sorti en 20211. Adaptée du livre Ladydi, de Jennifer Clement2 (2014), cette fiction décrit le quotidien des femmes cultivatrices de pavot du Guerrero, région mexicaine montagneuse qui est un nœud du narcotrafic et subit les effets croissants d’une conjoncture économique incertaine.

Tatiana Huezo rend compte de cette réalité à travers les récits de trois jeunes femmes victimes de la violence et montre les formes de résistance qui en découlent. L’une des scènes qui donnent le mieux à voir ce processus est celle où le personnage d’Ana demande à ses amies : « Que pensez-vous qu’il va nous arriver quand l’une de nous sera partie ? », comme pour dire la certitude d’une vie menacée, marquée par la peur d’être « volée », violée et de mourir. Leur sentiment d’insécurité est tel qu’il pousse les trois jeunes femmes, pour pouvoir rester dans leur village de montagne pourtant soumis à un capitalisme prédateur source de moins-être (Freire, 1974), à se cacher dans des tombes creusées par leurs mères.

L’aube s’est levée sur un mort : violence armée et culture du pavot au Mexique, d’Adèle Blazquez, s’inscrit dans ce contexte. Publié dans la collection « Logiques du désordre » de CNRS Éditions (qui propose des analyses scientifiques des logiques à l’œuvre dans les contextes de violence), ce volume consacré à Badiraguato, commune rurale et marginalisée, présente le résultat des recherches qu’a menées l’auteure dans le cadre de sa thèse. Dans cet ouvrage de synthèse, elle aborde les questions denses que pose une société postcoloniale.

Dans la partie introductive, Adèle Blazquez explique le choix du titre de son livre : « l’aube s’est levée sur un mort » est une expression que les habitants emploient lorsqu’ils apprennent qu’un voisin a été tué au cours de la nuit. La chercheuse campe ainsi le décor de son terrain d’enquête, où la violence, armée et symbolique, la menace et la peur font partie du quotidien. Ainsi, le recours à une démarche ethnographique est-elle justifiée par la difficulté de ses interlocuteurs à répondre à la question : « Que faites-vous dans la vie ? » Bien qu’elle puisse paraître des plus banales (p. 23), cette question peut éveiller de nombreux soupçons dans un contexte de violence, au-delà des préoccupations d’ordre existentiel qu’elle semble aborder. L’étude d’Adèle Blazquez est fondée sur un travail alliant la monographie d’un village, conforme à la démarche de Bronisław Malinowski, la méthodologie d’analyse des situations de Max Gluckman et l’approche ethnographique par logique d’action. Elle part d’une ethnographie de dix-huit mois en milieu rural, au chef-lieu, dans les bureaux de l’administration locale et dans les hameaux de Badiraguato, situé dans la région connue sous le nom de « Triangle du Diable » – faisant référence au trafic de drogues mexicain –, qui comprend les États de Sinaloa, de Chihuahua et de Durango. Selon l’auteure, depuis que les autorités publiques ont déclaré la guerre au narcotrafic, cette zone est stigmatisée par les discours médiatiques, culturels et politiques. Qu’en est-il alors des personnes qui subissent les effets et les aléas de cette grande fresque ? Pour que leurs récits puissent commencer à créer des « contre-discours » sur ces lieux, Adèle Blazquez s’intéresse dans ce livre à un aspect négligé de l’histoire.

Le premier chapitre analyse les formes de déplacement des habitants de la région montagneuse de l’État du Sinaloa. En suivant les trajets des véhicules (bus, quad, 4x4, pick-up), il met en lumière la vie quotidienne de ceux dont la production de pavot et de marijuana est la principale source de revenus. Ainsi, les expressions locales « avoir un but social », « savoir choisir son cheval » et « être desprotegido » (« dé-protégé ») renvoient à des modalités de déplacement dans la sierra. Ces trajets mettent en scène les risques de conflits, les rapports de genre et la violence entre pesados (notables locaux). La chercheuse évoque aussi la suspicion constante, les formes de contrôle (obligation de verser des pots-de-vin et autres formes d’extorsion). Elle retrace l’histoire de la région, décrit les flux marchands et l’infrastructure du territoire. Ainsi, elle nous offre un aperçu des dynamiques et des stratégies qui n’apparaissent pas sur les cartes géographiques, comme les menaces et les liens de solidarité qui se développent dans ce contexte de violence armée.

Dans le deuxième chapitre, l’auteure étudie les modalités de sociabilité quotidienne au chef-lieu et dans les hameaux environnant Badiraguato. Cette partie concerne les expériences vécues sur le terrain (l’installation, l’observation et la description des scènes du quotidien) à la fois par la chercheuse et par ses interlocuteurs. Adèle Blazquez présente les données qu’elle a réunies dans les rues, les maisons, les épiceries, sur les pas de portes, dans les couloirs des chambres (logements partagés du chef-lieu) et les cuisines de la région. Un premier ensemble concerne les réseaux de voisinage, d’entraide, de relations et d’affiliations dans les hameaux. Un second présente les appels à la méfiance des uns envers les autres, qui sont marqués par des régimes d’énonciation et permettent de délimiter ce qui peut ou non être dit. Les relations sociales sont plus particulièrement fragilisées dans la sierra lorsque surviennent des événements – comme l’arrivée de soldats – qui réactivent un passé violent marqué par des opérations armées, telles que l’Opération Condor. Lancée en 1977 dans la région, cette intrusion politique et militaire abusive, qui donna lieu à des actes de torture visait, officiellement, à détruire les plantations de pavot et de marijuana, et a été conduite avec la coopération de la DEA. Face à l’incertitude de cette vie tissée de violence, l’auteure souligne la capacité de ses interlocuteurs à se livrer à des analyses et à réfléchir sur leur quotidien, en identifiant des lieux, des moments de la journée dont il faut se méfier, des types d’interactions à éviter. Il conviendrait de rappeler que l’Opération Condor s’inscrit dans le contexte historique de la campagne politique de terrorisme d’État menée dans d’autres pays d’Amérique latine sous le même nom – et de son prolongement dans la « War on Drugs » et la « War on Terror », après le 11 septembre – par les États-Unis qui, en recourant à toutes sortes de punitions inhumaines importées de France, s’appuyant notamment sur la « doctrine de guerre contre-révolutionnaire » mise en œuvre en Algérie et au Vietnam, ont cherché à extirper le communisme d’Amérique latine (cf. Robin, 2004 ; Duarte-Plon et Aussaresses, 2016).

Le troisième chapitre présente l’analyse des transformations politico-économiques de la région, ainsi que le quotidien des cultivateurs de pavot dans les champs et les formes d’extorsion qui ont cours en période de récolte. En premier lieu, Adèle Blazquez rappelle la perméabilité de ce territoire aux capitaux étrangers, notamment états-uniens et canadiens dans le domaine de l’extraction minière (cf. Michael Taussig, The Devil and Commodity Fetishism in South America, mais aussi My Cocaine Museum, ou les travaux plus anciens de June Nash). Ce phénomène aurait accentué la disparition de l’activité artisanale de petits orpailleurs, l’extension progressive des concessions accordées à de grandes entreprises, l’exploitation des terres par des caciques locaux et l’émergence de la monoculture du pavot. L’auteure présente ensuite des éléments qui ont trait à la culture du pavot, tels que les différents régimes d’accès à la terre, le travail sur la parcelle, le processus de croissance et la récolte. Sont évoquées l’attention que l’on prête à la communication par radio, qui permet de prévenir de l’arrivée des soldats dans la sierra et de surveiller le temps que prend la germination, l’inquiétude de voir les militaires détruire les parcelles et l’importance de la dimension familiale dans la culture de la « petite plante ». Enfin, Adèle Blazquez décrit les formes de répression et d’extorsion qui pèsent sur les économies précaires des familles productrices. Ces extorsions sont le fait des militaires et des sous-traitants (les pesados) qui tirent profit du travail des producteurs et fragilisent les budgets familiaux.

À partir d’un cas de violence brutale qui a eu lieu pendant l’ethnographie, le quatrième chapitre explore les justifications et les logiques argumentatives que les habitants du chef-lieu mobilisent pour donner un sens aux viols et aux rapts subis par les femmes de Badiraguato. Adèle Blazquez s’appuie sur une démarche féministe matérialiste pour comprendre la manière dont se déroulent et sont interprétés ces rapports violents. L’auteure observe que la violence contre les femmes s’inscrit localement dans un continuum qui englobe le harcèlement sexuel, l’agression, l’enlèvement, le viol et la maltraitance conjugale. Elle décrit aussi les conditions éprouvantes, de violences répétées, tortueuses, et de harcèlement qu’elle a vues pendant son travail de terrain. Adèle Blazquez souligne qu’à Badiraguato, ces formes de violence sont liées à certains facteurs spécifiques, tels que l’indifférence d’une partie de la population, les rapports économiques qui se nouent autour de la monoculture du pavot et la négligence institutionnelle.

Les deux derniers chapitres se focalisent sur l’acte de tuer et le rôle de l’administration municipale dans ce contexte de violence. En s’appuyant sur des récits, des menaces, des commérages, des soupçons et des conflits autour des meurtres locaux, le chapitre intitulé « Tuer » décrit la façon dont les homicides tissent la trame sociale. L’interprétation des actes violents est le plus souvent suivie d’un récit qui, d’une part, reporte sur la victime la responsabilité de ce qu’elle a subi et, d’autre part, s’efforce de présenter la violence comme prévisible. Le chapitre qui a pour titre « Administrer » poursuit une anthropologie de l’État visant à rendre compte de l’articulation entre le champ politique et le contexte local. Adèle Blazquez décrit ainsi la manière dont la mairie dissimule les faits relevant du crime organisé, les enlèvements de femmes, les homicides et les conflits autour de l’accès à la terre, par des stratégies de détachement et d’évitement de la violence. Ces mécanismes donnent lieu à une « politique de village Potemkine », un trait déterminant de la situation mexicaine et de la condition de vulnérabilité à Badiraguato, qui consiste à gouverner en invisibilisant et en dépolitisant la violence.

La conclusion du volume souligne que l’enclavement à la fois géographique, infrastructurel, économique, institutionnel, juridique et médiatique de Badiraguato constitue une forme radicale d’inscription dans le capitalisme contemporain. La perspective anthropologique appliquée à l’économie politique met en lumière le processus historique et social au cours duquel la monoculture du pavot s’est imposée. Celle-ci se caractérise par le fait que sa valeur lui est attribuée en dehors du territoire où elle est pratiquée. Dans ce contexte, la violence armée qui s’exerce au niveau local est absente du champ politique et coexiste avec la stabilité institutionnelle de l’État mexicain.


Adèle Blazquez réussit ainsi à restituer avec brio un chantier de recherche ethnographique dont elle nous livre une analyse limpide, bien documentée et, parfois, non dénuée d’humour. Prolonger cette recherche en menant des études comparables dans d’autres régions d’Amérique latine ouvrirait des perspectives sur les dynamiques de la violence armée. Par exemple, Fortaleza, capitale de l’État du Ceará (Brésil) est désormais devenue une plaque tournante du trafic international en ce qui concerne la cocaïne produite sur le continent (notamment, via le port du Pecém) et une cible importante de la police transnationale anti-drogue. Un travail comparatif pourrait nous apporter de nouvelles pistes de recherche sur les transformations territoriales déclenchées par les dynamiques du capitalisme contemporain, notamment dans les zones rurales qui entourent les villes latino-américaines. On pourrait regretter que l’ouvrage ne décrive pas les précédentes expériences qui ont conduit l’auteure à construire cet objet de recherche et à réaliser cette ethnographie dans le nord-ouest du Mexique. Par ailleurs, il manque à la présentation des terrains des données qui auraient permis de se faire une idée plus précise de la composition des hameaux. De même, on serait curieux de mieux connaître les dynamiques démographiques actuelles, qu’il s’agisse des évolutions survenues dans la région ou de l’arrivée de nouveaux migrants. Par exemple, l’influence de la Chine au Mexique, bien qu’elle soit croissante, notamment dans le trafic de drogues, n’est mentionnée que deux fois (pages 31 et 151). En outre, la dimension confessionnelle est peu évoquée dans l’ouvrage. Connaissant le rôle joué par les Églises catholiques et néo-pentecôtistes dans les pays latino-américains, on aimerait avoir plus de détails sur ce qui se déroule dans ces lieux de passage de vivants et de morts. En ce qui concerne l’armée, qui apparaît comme l’acteur central dans la sierra, le texte ne donne pas de détails sur ses membres, contribuant ainsi à faire de ce sujet un tabou. Qui sont les militaires qui descendent dans cette zone ? Comment se voient-ils ? Quelles sont leurs relations avec les civils et avec le crime organisé ? De même, bien que l’analyse porte sur les formes de violence dans un monde qui est avant tout masculin, on aurait aimé avoir plus de détails sur la manière dont les femmes s’y affirment, créent une identité, résistent et se défendent. Comme nous l’a démontré Sampaio Silva (2001), dans une approche plus historique de la violence dans les villages du nord-est du Brésil, ce n’est pas la violence elle-même qui est valorisée dans ces contextes, mais le courage de ne pas reculer face à son utilisation, pour tenir sa place et se défendre. Par ailleurs, employer la notion de « frontières du capitalisme » pour décrire des territoires qui sont au cœur même de l’économie capitaliste peut paraître réducteur, si l’on souhaite rendre compte de la totalité du phénomène. Enfin, la lecture du texte conduit parfois à certaines généralisations, ce qui pourrait être évité. Toutes ces remarques n’enlèvent rien à la force du propos de cet ouvrage, mais indiquent plutôt quelles pistes on souhaiterait explorer à l’avenir.

Elles montrent tout l’intérêt d’un livre qui vient éclairer des réalités largement invisibilisées, occultées par la grande fresque de l’histoire et traduites par les gouvernants d’Amérique latine en chiffres désincarnés. Mobilisant une belle ethnographie, L’aube s’est levée sur un mort : violence armée et culture du pavot au Mexique s’adresse cependant à un public plus large, curieux de découvrir une étude interdisciplinaire sur les communautés du nord-ouest du pays. Il contribue néanmoins à cerner le champ de l’anthropologie politique et tend à prouver que les veines du Sud sont toujours ouvertes (López, 2020).

1 Nous remercions l’équipe de rédaction de la revue Condition humaine / Conditions politiques d’avoir relu cette recension. Nous sommes également

2 Le titre anglais de ce roman est Prayers for the Stolen.

Bibliographie

DUARTE-PLON Leneide et AUSSARESSES Paul, A tortura como arma de guerra: da Argélia ao Brasil : como os militares franceses exportaram os esquadrões da morte e o terrorismo de Estado, Rio de Janeiro, Civilização Brasileira, 2016.

FREIRE Paulo, La pédagogie des opprimés, suivi de Conscientisation et révolution, Paris, François Maspero, 1974.

LÓPEZ Emiliano (dir.), Las venas del sur siguen abiertas. Debates sobre el imperialismo de nuestro tiempo, San Telmo, Buenos Aires, Batalla de Ideas, Ciudad Autónoma de Buenos Aires, Tricontinental Instituto de Investigación Social, 2020.

NASH June, We Eat the Mines and the Mines Eat Us: Dependency and Exploitation in Bolivian
Tin Mines
, New York, Columbia University Press, 1979.

ROBIN Marie-Monique, Escadrons de la mort. L’école française, Paris, La Découverte, 2004.

SAMPAIO SILVA Patricia, « Sur les traces de Virgolino, un cangaceiro dit Lampião », Cahiers des Amériques latines [En ligne], n° 36, 2001, p. 37-64, URL : http://journals.openedition.org/cal/6583.

TAUSSIG Michael, The Devil and Commodity Fetishism in South America, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 1980.

TAUSSIG Michael, My Cocaine Museum, Chicago, London, University of Chicago Press, 2004.

Notes

1 Nous remercions l’équipe de rédaction de la revue Condition humaine / Conditions politiques d’avoir relu cette recension. Nous sommes également reconnaissant à l’anthropologue Benoit Hazard (IIAC/LAP, CNRS) de nous avoir faire découvrir le livre d’Adèle Blazquez et d’avoir apporté sa contribution à ce compte rendu. Bien que ce texte ne recouvre pas entièrement la richesse de cet ouvrage, nous espérons prendre part au débat sur les questions qu’il soulève.

2 Le titre anglais de ce roman est Prayers for the Stolen.

Citer cet article

Référence électronique

Felipe Kaiser Fernandes, « À propos de L’aube s’est levée sur un mort : violence armée et culture du pavot au Mexique, d’Adèle Blazquez. Compte rendu », Condition humaine / Conditions politiques [En ligne], 4 | 2022, mis en ligne le 25 juillet 2022, consulté le 28 mars 2024. URL : http://revues.mshparisnord.fr/chcp/index.php?id=932

Auteur

Felipe Kaiser Fernandes

Felipe Kaiser Fernandes (LAP/EHESS-CEFRES, Prague) est doctorant en anthropologie, sous la direction de Sophie Wahnich et Jean-Bernard Ouédraogo. Sa thèse de doctorat porte sur le marché de Sapa, situé dans la banlieue de Prague, et vise à comprendre comment le commerce populaire assure une cohésion entre les migrants nord-vietnamiens en République tchèque par les liens qu’il permet d’établir entre la religion, l’échange de biens et la politique d’appartenance. Il a publié, avec l’anthropologue Yoann Morvan (Mesopolhis, CNRS), « Le rôle des “minorités intermédiaires” dans le commerce “poor to poor”. Le cas de deux “bazars” (Prague, Moscou) dans l’espace post-soviétique », dans l’ouvrage collectif Les territoires du commerce populaire, édité par la commission Géographie du commerce du Comité national français de géographie (à paraître).
Contact : felipekaiserf [at] gmail.com

Felipe Kaiser Fernandes (LAP/EHESS-CEFRES, Prague) is a PhD candidate in anthropology, supervised by Sophie Wahnich and Jean-Bernard Ouédraogo. His research focuses on the bazaar of Sapa, located on the outskirts of Prague, to understand how grassroots commerce fosters the cohesion of North-Vietnamese migrants in the Czech Republic through the nexus of religiosity, trade and politics of belonging. Among his publications is (forthcoming): “Le rôle des ‘minorités intermédiaires’ dans le commerce ‘poor to poor’. Le cas de deux ‘bazars’ (Prague, Moscou) dans l’espace post-soviétique” along with anthropologist Yoann Morvan (Mesopolhis-CNRS) in Les territoires du commerce populaire, edited by the Commission Géographie du Commerce of the Comité National Français de Géographie.