Disparues


Numéro 2 - Modèles nationaux et contextes organisationnels

Rob Kling

L’étude de l’informatisation dans la vie sociale : comment les conventions de genre construisent nos discours -1992


RésuméAbstractExtracto
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  Résumé

Cet article examine des hypothèses sociales - critiques bien que non formulées - qui sont à la base des analyses de l’informatisation. Il met l’accent sur la littérature populaire, aussi bien que sur la littérature professionnelle et spécialisée, qui prétend toute décrire la vraie nature de l’informatisation, le type d’usage de l’ordinateur et les choix et changements sociaux qui en résultent. Beaucoup d’articles et de livres issus de cette littérature étendue et diverse sont écrits selon des conventions de genre spécifiques. Chacune d’entre elles limite le type d’idées que les auteurs peuvent explorer et communiquer. Cet article examine cinq genres répandus et importants : l’utopisme et l’anti-utopisme technologique, le réalisme social, la théorie sociale et la réduction analytique. Chaque genre est décrit et illustré, avec ses points forts et ses faiblesses de chaque genre sont décrits. Un des thèmes majeurs de l’article est la façon dont les conventions d’un genre limitent le type d’idées que les auteurs peuvent examiner et communiquer.

Dans les années 90, il y aura un grand marché pour les analyses sociales de l’informatisation. Ce seront très probablement les analyses utopiques technologiques qui domineront le discours populaire et professionnel. Les descriptions à caractère empirique du réalisme social, de la théorie sociale et de la réduction analytique seront probablement beaucoup moins courantes et moins souvent lues par les professionnels de l’informatique et par les responsables politiques. Ces genres sont relativement subtils ; ils dépeignent un monde ambigu et ont moins de pouvoir rhétorique pour capter l’imagination des lecteurs. Même si ils sont plus scientifiques, dans la mesure où ils sont davantage ancrés dans l’empirisme, ils ne semblent pas avoir beaucoup d’attrait aux yeux de bon nombre de chercheurs ou d’ingénieurs. Il est ironique que l’informatique - souvent décrite comme un instrument de connaissance - soit surtout le sujet d’une littérature populaire et professionnelles, très favorables aux genres dont les prétentions à la connaissance sont les moins fiables. Inversement, les genres les plus fiables ont beaucoup moins de succès auprès des cercles d’informaticiens et d’ingénieurs.

  Abstract

This paper examined unstated, but critical, social assumptions which underlie social analyses of computerization. It focuses on the popular, professional and scholarly literature which claims to describe the actual nature of computerization, the character of computer use, and social choices and changes that result from computerization. Many articles and books in this large and diverse literature are written within the conventions of specific genres. These conventions of each of these genres limit the kinds of ideas which authors can explore and communicate effectively. This paper examines five common and important genres: technological utopian, technological anti-utopian, social realism, social theory, and analytical reduction. Each genre is characterized and illustrated. The strengths and weakness of each genre are described. A major theme of this paper is the way that any genre’s conventions limits the kinds of ideas which authors can examine and communicate.

In the 1990s, there will be a large market for social analyses of computerization. Technological utopian analyses are most likely to dominate the popular and professional discourse. The empirically oriented accounts of social realism, social theory and analytical reduction, are likely to be much less common and also less commonly seen and read by computer professionals and policy-makers. These genres are relatively subtle, portray a more ambiguous world, and have less rhetorical power to capture readers’s imaginations. Even though they are more scientific, these empirically anchored genres don’t seem to appeal to many scientists and engineers. It is ironic that computing - often portrayed as an instrument of knowledge - is primarily the subject of a popular and professional literatures that are heavily weighted towards the genres whose knowledge claims are least reliable. Conversely, the more reliable genres often have much less appeal in the computer science and engineering communities.

  Extracto

Este artículo examina las hipótesis sociales críticas, aunque no estén formuladas, que se encuentran a la base de los análisis de la informatización. Hace hincapié en la literatura popular, profesional y especializada que pretende describir la verdadera naturaleza de la informatización, el tipo de utilización del ordenador y las alternativas y cambios sociales que resultan de la informatización. Muchos artículos y libros de esta literatura amplia y diversificado vienen escritos según las convenciones de géneros específicos. Las convenciones de cada uno de estos limita el tipo de ideas que los autores pueden explorar y comunicar. Este artículo examina cinco géneros corrientes e importantes : el utopismo y el antiutopismo tecnológicos, el realismo social, la teoría social y la reducción analítica. Cada género está descrito e ilustrado, con sus puntos fuertes sus flaquezas. Uno de los temas mayores de este artículo es la manera por la cual las convenciones de un género limitan el tipo de ideas que los autores pueden examinar y comunicar.

En el corriente de los años 90, habrá un gran mercado para les análisis sociales de la informatización. Muy probablemente los análisis utópicos tecnológicos serán los que dominarán el discurso popular y profesional. Las descripciones con carácter empírico del realismo social, de la teoría social y de la reducción analítica serán probablemente mucho menos corrientes y menos leídas por los profesionales de la informática y los responsables politicos. Estos géneros son relativamente sútiles ; describen un mundo ambiguo y tienen menos recursos retóricos para capturar la imaginación de los lectores. Aunque son más científicos, estos géneros, arraigados en el empirismo, no parecen tener mucho atractivo para los científicos y los ingenieros. Resulta irónico que la informática - descrita a menudo como un instrumento del conocimiento - sea sobre todo el tema de literaturas populares y profesionales que son muy favorables a los géneros cuyas pretensiones al conocimiento son las menos fiables. Al contrario, los géneros más fiables tienen mucho menos éxito en los círculos de informáticos y de ingenieros.

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