Ligne éditoriale

L’histoire culturelle que la revue entend promouvoir prend corps dans les années 1980 pour se développer à la charnière des xxe et xxie siècles. La création de l’ADHC en 1999 en témoigne. Elle est, d’une part, fille de l’histoire des mentalités et héritière de l’histoire totale des Annales en ce que, comme elles, elle s’intéresse au collectif, accorde toute leur importance aux représentations et aux imaginaires, traque les récurrences. Elle est, d’autre part, liée à la tradition des cultural studies britanniques des années 1960. Elle est, enfin, issue des changements de paradigme opérés dans les dernières décennies du xxe siècle qui ont conduit à mettre l’accent sur le rôle des individus, la place du politique ou l’influence du symbolique Aussi accorde-t-elle toute son importance aux contingences, aux événements et aux situations singulières.

Conçue comme englobante, elle constitue un domaine qui circonscrit des objets, des pratiques et des groupes fondés tout autant sur des idéaux, des croyances, des manières d’être ou de se comporter que sur les appartenances socio-économiques. Elle est aussi un regard sur les perceptions et les imaginaires, incarnés dans des expressions concrètes et des usages. Quelques grands traits caractérisent cette histoire culturelle que nous entendons promouvoir : le souci des systèmes de classement, d’appréciation et de qualification ; l’analyse du jeu des normes et des valeurs ; l’étude de la formation, de l’existence, de l’essor, voire de la dissolution de groupes sociaux de nature variable (géographique, démographique, religieux...) ; l’attention portée aux espaces, aux circulations et aux jeux d’échelles ; l’attachement aux phénomènes et aux processus de création mais aussi, voire davantage, aux diffusions, transmissions, modes de communication ; l’analyse des circulations et des appropriations. Cette histoire-carrefour s’enracine dans la discipline historique par l’attention portée au diachronique, à l’événement, aux variations temporelles, au jeu et au rejeu des mémoires, dans une histoire contemporaine entendue au sens large, du xviiie au xxie siècle. Avant tout attachée à la dimension temporelle des phénomènes, elle entend nouer un dialogue fécond avec les disciplines des sciences humaines et sociales comme avec les sciences « dures » et les approches plus techniques. Au moment où s’internationalisent les enjeux.de la recherche, la revue entend être un lieu idéal pour débattre et nouer des relations scientifiques avec des chercheurs du monde entier. La perspective de la revue est transnationale, qu’il s’agisse des auteurs, des thématiques ou des perspectives de recherche abordées. Ainsi, la publication, accueillera des articles en français et dans d’autres langues.