Fukushima 50 : les temporalités de la catastrophe

Fukushima 50: the temporalities of the disaster

DOI : 10.56698/rhc.789

Résumés

Fukushima 50, film réalisé par Setsurô Wakamatsu en 2020, reconstitue la gestion de l’accident de Fukushima Daiichi, survenu après le séisme et le tsunami qui ont ravagé le Japon le 11 mars 2011. La représentation de la situation extrême invite à questionner les temporalités de la catastrophe nucléaire. La fiction cinématographique relate le combat inouï des travailleurs pour reprendre prise sur les installations. Après l’inondation du site et la perte des ressources électriques, les protagonistes imaginent le « scénario du pire » : la fusion des cœurs des réacteurs et la destruction de tout l’Est du Japon. Cette projection catastrophiste, qui renvoie au concept de « temporalité du projet », conduit les personnages à agir pour empêcher que la prophétie de malheur ne se réalise. Le film traduit également l’idée qu’au Japon la catastrophe s’ouvre sur une possibilité de renaissance s’inscrivant dans une conception cyclique du temps. Les images de cerisiers en fleurs – symboles du renouveau – et de revitalisation de la région de Fukushima signifient ainsi que le désastre, dans l’imaginaire nippon, est porteur d’un espoir de régénérescence qu’il revient aux individus de concrétiser.

Fukushima 50, a movie directed by Setsurô Wakamatsu in 2020, reconstructs the management of the Fukushima Daiichi accident, which occurred after the earthquake and tsunami that devastated Japan on March 11, 2011. The representation of the extreme situation invites us to question the temporalities of the nuclear disaster. The cinematic fiction chronicles the incredible struggle of workers to regain control over the installations. After the nuclear plant is flooded and power resources are lost, the protagonists imagine the « worst case scenario »: the reactors cores meltdown and the destruction of all eastern Japan. This catastrophic projection, which refers to the concept of « time of the project », leads the characters to act to prevent the prophecy of doom from coming true. The movie also conveys the idea that in Japan the catastrophe opens with a possibility of rebirth inscribed in a cyclical conception of time. The images of cherry blossoms – symbols of renewal – and revitalization of the Fukushima region thus signify that the disaster, in the Japanese imaginary, carries a hope of regeneration that it is up to individuals to realize.

Index

Mots-clés

accident nucléaire, catastrophe, situation extrême, temporalité, imaginaire, résilience, renaissance.

Keywords

nuclear accident, disaster, extreme situation, temporality, imaginary, resilience, rebirth.

Plan

Texte

La catastrophe de Fukushima, survenue au Japon le 11 mars 2011, fut un immense choc. Par-delà son immédiateté, elle fut interprétée en Occident comme une rupture, qui ébranla à nouveau les certitudes de la sûreté nucléaire. Devenu symboliquement le « Tchernobyl japonais », Fukushima prouva qu’une grande démocratie de haute technologie n’était pas à l’abri d’un accident nucléaire majeur. L’événement a constitué un impensé dans l’histoire du nucléaire. D’une part, les travailleurs de la centrale, dirigée par Masao Yoshida, furent confrontés à une perte totale d’alimentation externe doublée d’une perte de distribution électrique interne, une situation qu’aucun scénario n’avait envisagé1. D’autre part, ils firent face pour la première fois à la dégradation simultanée de plusieurs réacteurs. Ce n’est qu’au prix d’un combat inouï que les opérateurs parvinrent à reprendre prise sur les installations et à éviter la destruction de l’Est du Japon.

Plusieurs commissions d’enquête recueillirent le témoignage des acteurs de la crise, dont certains furent rendus publics comme celui de Yoshida2. Des entretiens furent également conduits par des journalistes, tel Ryûshô Kadota, qui publia en 2014 On the Brinck3, roman dont s’inspire Fukushima 504. Ce film japonais, réalisé en 2020 par Setsurô Wakamatsu5 d’après le scénario de Yoichi Maekawa6, relate la lutte menée par les employés de la centrale pour contenir la fusion des réacteurs. Si The Land of Hope7 avait évoqué un accident nucléaire survenu après Fukushima et exposé ses conséquences sur les habitants du village fictif de Nagashima, il fallut attendre Fukushima, le couvercle du soleil8 pour que l’événement fît spécifiquement l’objet d’une fiction cinématographique. L’œuvre était cependant recentrée sur la gestion de crise menée par le Premier ministre Naoto Kan et ne montrait aucun plan de la centrale9. Fukushima 50 est donc le premier film qui reconstitue la « situation extrême »10 vécue par les équipes de Yoshida, dont la représentation conduit à questionner les temporalités de la catastrophe.

Le temps de la situation extrême

Le film débute par un plan général de Fukushima Daiichi, située sur la côte Pacifique. La caméra filme ensuite la fosse du Japon, où se produit un séisme dévastateur. La centrale est frappée par les secousses. Les systèmes d’arrêt d’urgence des réacteurs s’activent automatiquement, l’alimentation électrique externe est perdue et les générateurs diesels prennent le relai. La situation est sous contrôle. Toutefois, dans la salle de commande des unités 1 et 2, un cadre indiquant les règles de sécurité accompagnées du logo de l’exploitant tombe et se brise. Le plan préfigure ce qui attend les personnages, occupés à suivre des procédures qui se relèveront bientôt inapplicables. Une alerte au tsunami est donnée et Yoshida regarde avec inquiétude une maquette de la centrale. Une vague gigantesque inonde alors le site et ravage les installations, marquant le début de la situation extrême. La suite alterne des moments intenses d’intervention, durant lesquels les travailleurs tentent l’impossible pour assurer le refroidissement des réacteurs, entrecoupés par des temps de relâchement d’autant plus anxiogènes que les personnages sont obligés d’attendre que la situation redevienne suffisamment favorable sur le terrain pour reprendre leurs travaux.

Après la perte des générateurs diesels, Yoshida et Izaki, chef d’équipe de gestion des opérations, ont immédiatement à l’esprit la catastrophe qui s’annonce11. Cette projection est évoquée soit par des dialogues précisant les conséquences de l’asséchement et de la surchauffe des réacteurs, soit par l’insertion de plans imaginaires figurant la nature du désastre en devenir. Une séquence est ainsi composée d’une vue extérieure de l’unité 1, suivie d’un travelling sur l’enceinte de confinement. Le niveau d’eau dans la cuve du réacteur se met à bouillir. Un insert montre ensuite les assemblages de combustible en train de chauffer, suivi d’un second insert sur la matière en fusion s’écoulant dans la cuve. Plus loin dans le film, Yoshida et Izaki imaginent la détérioration complète du cœur du réacteur. Dans une vision de cauchemar, un panoramique vertical montre l’écoulement de la matière radioactive au fond de la cuve.

Par-delà leur visée didactique, ces plans figurent un mécanisme essentiel d’une possible entrée en résilience12. En effet, les dégâts causés par le tsunami pulvérisent l’imaginaire de maîtrise qui fonde la sûreté nucléaire. Or, cet effondrement anéantit ce qui donne sens à l’action des travailleurs, confrontés à un péril incommensurable. Faire face à la situation extrême nécessite dès lors de mobiliser diverses stratégies de résilience permettant aux opérateurs de rétablir l’intégrité de leur système symbolique et de reprendre le contrôle de leur outil de production. Le film éclaire en cela la fabrique de sens qui conduit les personnages à dépasser le stade de la sidération pour reprendre prise sur le réel. Ce processus renvoie à la « temporalité du projet », où un point de référence est choisi sur un horizon futur pour conditionner une action dans le présent13. Après le tsunami, Yoshida et Izaki reconnaissent ainsi l’inévitabilité de la catastrophe. C’est cette prise de conscience qui les conduit à agir pour éviter que le scénario redouté ne se produise.

Sur le terrain, les opérateurs risquent leur vie pour déjouer la prophétie de malheur. Une équipe est envoyée dans l’unité 1 pour ouvrir manuellement une vanne et permettre l’éventage du réacteur. Au même moment, depuis la salle de commande des unités 1 et 2, Izaki tourne les pages d’un carnet où sont inscrits le nom et la date de naissance des membres de sa famille. Sans nouvelle de l’équipe, il se prépare mentalement à se rendre dans l’installation. Le film idéalise l’engagement des travailleurs, qui se perçoivent comme l’ultime rempart face à une catastrophe aux conséquences irréversibles. Izaki le précise en s’adressant à ses compagnons : « Je ferai tout pour sauver cet endroit. Vous avez tous des êtres chers ici. Moi aussi j’ai une famille. Je suis d’accord, on ne sait pas comment ça va se terminer. Mais on est les derniers à pouvoir nous en occuper sur place. C’est à nous de sauver notre ville natale. Je n’ai pas le droit de partir. Ça vaut la peine de rester ici ensemble ». La résolution de « mourir ensemble » est au fondement de la « société » de Fukushima, communauté de destin auquel le titre du film fait référence14. Uni par un sens aigu du sacrifice, le collectif semble renouer avec des pratiques d’un autre temps, comme le souligne un flash-back. Un ancien travailleur revenu pour apporter son aide se souvient de son enfance. Au sommet d’une colline, il regarde avec son père le chantier de construction de la centrale. À leur droite, une stèle rappelle l’ancien aérodrome militaire d’Iwaki. La fiction ne le mentionne pas, mais le lieu a servi durant la guerre du Pacifique de piste d’entraînement pour les kamikazes. Or, la plupart des Japonais ignorent cette histoire. Cette référence au passé du site, même si elle s’adresse d’abord aux spectateurs les mieux documentés sur la question, puise en fait dans l’imaginaire collectif des Japonais pour traduire un sentiment de réitération sacrificielle, reliée à une forme spécifique de temporalité, comme la suite le montre.

Le temps de la renaissance

Au plus fort de la crise, le Premier ministre imagine Tokyo vidée de ses habitants, une pluie de cendres noires s’abattant sur la capitale abandonnée15. L’esthétique de la séquence renvoie en Occident à l’imaginaire de l’Apocalypse. Les civilisations présentent toutefois des fins du monde différentes et certaines sont peu sensibles à ce type de récit16. C’est le cas de la civilisation japonaise : « L’Archipel détient une expérience inégalée en matière de cataclysmes, mais il ignore cette fin du monde que le christianisme promet à l’humanité »17. Au Japon, la catastrophe s’ouvre sur une possibilité de renaissance, dans une conception cyclique du temps cosmique et humain se référant au schéma de l’éternel retour18.

Cette temporalité est prégnante dans la dernière partie du film, se déroulant au printemps 2014. Izaki traverse en voiture la zone d’exclusion autour de Fukushima. La route est bordée de cerisiers en fleurs. Le vent secoue les branches fleuries, filmées sous différents angles de vue. Ces images se réfèrent à un polysème très important qui n’a cessé d’évoluer durant l’histoire japonaise19. À partir du VIIIe siècle, l’esthétique de ces fleurs devint pour les Japonais le symbole de leur identité. Sous l’ère Meiji, elle fut associée à l’idéologie nationaliste qui promouvait la mort pour l’empereur, incarnation de la patrie. Cette symbolique atteignit son paroxysme durant la guerre du Pacifique, où des branches de cerisier en fleurs furent utilisées par des kamikazes pour orner leur casque et leur uniforme. Aujourd’hui encore, le cerisier occupe une grande place dans la culture nippone. La floraison des cerisiers renvoie au retour du printemps. La fleur, dont les pétales se détachent une semaine après son éclosion, symbolise la fragilité de la vie et l’idée de renouveau, pleinement traduite dans le générique de fin de Fukushima 50. À gauche de l’écran, des films d’archives, des photographies ou des plans tournés à la suite du 11 mars 2011 montrent la centrale avant et après l’accident, les chantiers de démantèlement et de décontamination, un parc d’éoliennes et de panneaux solaires, un champ cultivé et un port de pêche, une danse traditionnelle et des enfants jouant dans une rivière. Le dernier plan présente un magnifique lever de soleil sur l’océan, renvoyant à l’origine du mot « Japon » et à l’idée que chaque matin est un recommencement.

La revitalisation de la région de Fukushima et le sentiment de renaissance nationale après la catastrophe témoignent d’une logique opposée à celle qui opère dans la zone d’exclusion de Tchernobyl, maintenue hors du temps et du monde. Cette antinomie n’est pas immédiatement perceptible dans le film, qui traduit d’abord une idée de gémellité entre les deux événements. Une séquence spectaculaire, imaginée par les personnages, donne à voir l’explosion du réacteur 4 de la centrale de Tchernobyl, survenue le 26 avril 1986. La visualisation de l’explosion inscrit dans un premier temps Fukushima dans la chronologie des accidents nucléaires majeurs, amorcée par Tchernobyl. Les images du générique de fin déjouent toutefois cette analogie entre les deux catastrophes, en valorisant la résilience du Japon, là où Tchernobyl avait précipité le déclin de l’empire soviétique.

En revanche, aucune mention explicite n’est faite dans le film aux bombes atomiques qui ont détruit Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 194520. L’absence de référence à ce double traumatisme peut surprendre le spectateur occidental, mais s’explique si elle est rapportée à l’imaginaire de la catastrophe au Japon, porteur d’un avenir qu’il revient aux individus de réaliser : « Cela est vrai même de Hiroshima, et contribue à expliquer pourquoi le nucléaire civil s’est développé au Japon sans rencontrer l’opposition farouche qu’on eût pu attendre dans un pays qui avait subi le feu atomique. L’holocauste nucléaire, si horrible qu’il ait été, a fermé un cycle d’errements guerriers et de totalitarisme oppressif, pour enfanter un Japon nouveau, pacifiste, démocratique et prospère »21. La question des temporalités invite en cela à interroger la dimension politique de Fukushima 50, en lien avec l’histoire du Japon investiguée par Tetsuya Takahashi. Cet historien compare le Japon moderne à un système sacrificiel22. De nombreux soldats japonais ont donné leur vie pour défendre l’idéologie impériale. Une partie d’Okinawa a été sacrifiée pour y installer des bases militaires américaines. Des territoires ont enfin été sacrifiés pour construire des centrales nucléaires au nom des intérêts d’une industrie exposant les populations à des risques majeurs. Les « cinquante » de Fukushima, en participant à un combat qu’ils n’ont ni imaginé, ni voulu, et auquel ils n’ont pas été préparés, témoignent à leur tour de ce système sacrificiel. Le film de Wakamatsu glorifie leur action, qui a permis de sauver le Japon, dont la régénérescence après la catastrophe est symbolisée par les fleurs de cerisier.

Fukushima 50 défend cependant une vision politique par trop fantasmée qui, à bien des égards, ne résiste pas à l’épreuve des faits. TEPCO, l’exploitant de Fukushima Daiichi, a rendu public en décembre 2011 un plan d’assainissement de la centrale, programmé sur une durée de trente à quarante ans. Ce plan prévoyait dans un premier temps de récupérer les combustibles des piscines de désactivation, dans un deuxième temps de retirer les cœurs des réacteurs entrés en fusion, et enfin de démanteler l’ensemble des bâtiments du site. Les opérations de récupération du combustible ont toutefois pris du retard. Selon les nouvelles projections, le retrait des barres de combustible de la piscine du réacteur 1 ne devrait pas débuter avant 2027 et 2024 pour le réacteur 2, soit dix ans de plus que les estimations prévues initialement.

La catastrophe de Fukushima a par ailleurs contraint près de 150 000 personnes à quitter la région. Fin 2011, les autorités ont réparti les territoires contaminés en plusieurs zones. Au fil des opérations de décontamination, les ordres d’évacuation ont été progressivement levés. Malgré tout, moins de 20 % de la population est revenue vivre dans ces zones, essentiellement des personnes âgées.

La « renaissance » évoquée dans le film paraît donc toute relative. Mais l’espoir généré depuis la catastrophe n’en demeure pas moins présent au Japon. Deux exemples le signifient particulièrement. De 2012 à 2018, la NHK23 a organisé un concours photographique intitulé « Les cerisiers de Fukushima », « faisant de cet arbre le symbole de la reconstruction »24. Le projet porté par Yumiko Nishimoto est encore plus révélateur. Cette simple habitante de la préfecture de Fukushima a lancé en 2013 un appel au don pour planter vingt-mille cerisiers le long de la côte. Son objectif est de créer la plus belle allée de cerisiers du Japon, « comme un symbole de reconstruction après la catastrophe »25. Le projet, prévu sur dix ans, a suscité l’enthousiasme des Japonais, et un millier de volontaires se sont immédiatement mobilisés pour planter les premiers arbres. À son tour, Fukushima 50 se propose de porter cet espoir national et de l’actualiser. Un insert, placé avant le générique de fin, indique ainsi que « Le thème des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo de 2020 est la reconstruction. Le relais de la flamme olympique partira de Fukushima »26. Ce relais a été associé par les organisateurs à un concept intitulé « l’espoir éclaire notre chemin »27. Le film soutient pleinement ce message, preuve que la catastrophe, loin d’être déniée, continue de travailler les significations imaginaires.

1 Né en 1955 et mort en 2013, Masao Yoshida a été le directeur de Fukushima Daiichi du 28 juin 2010 au 28 novembre 2011.

2 Franck Guarnieri, Aurélien Portelli, Masao Yoshida, directeur de Fukushima. Témoignage. Édition intégrale et augmentée, Paris, Presses des Mines

3 Ryûshô Kadota, On the Brink: The Inside Story of Fukushima Daiichi, Fukoka, Kurodahan Press, 2014, 287 p.

4 Fukushima 50. Réalisation : Setsurô Wakamatsu ; scénario : Yoichi Maekawa (d’après l’ouvrage de Ryûshô Kadota) ; photographie : Shoji Ehara ;

5 Né en 1949, Setsurô Wakamatsu est un cinéaste reconnu au Japon, qui a réalisé des fictions pour la télévision comme pour le cinéma. Il a été

6 Né en 1958, Yoichi Maekawa est principalement connu au Japon en tant que scénariste de séries télévisées.

7 The Land of Hope. Réalisation et scénario : Sono Sion ; photographie : Shigenori Miki ; sociétés de production : Rapid Eye Movies, Third Window

8 Fukushima, le couvercle du soleil. Réalisation : Futoshi Sato ; scénario : Takashi Hasegawa ; photographie : Yukio Komiya ; musique : Mickie Yoshino

9 Né en 1946, Naoto Kan a été le Premier ministre du Japon du 8 juin 2010 au 2 septembre 2011.

10 Franck Guarnieri, Sébastien Travadel, Un récit de Fukushima, Paris, Presses Universitaires de France, 2018, 203 p., p. 185.

11 Hormis Masao Yoshida, les noms ont été modifiés dans le film. Le personnage d’Izaki renvoie dans la réalité à Ikuo Izawa, le chef de la salle de

12 L’entrée en résilience correspond au passage de l’état de stupeur et d’anéantissement psychologique à la résurgence du sujet et la découverte dans

13 Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé. Quand l’impossible est certain, Paris, Éditions du Seuil, Collection Points Essais, 2004, 224 p.

14 Le 15 mars 2011, Yoshida s’adresse aux chefs des douze groupes de la cellule de crise de Fukushima Daiichi et leur demande de procéder à la

15 Le nom du Premier ministre n’est pas mentionné dans le film, mais son personnage se réfère de toute évidence à Naoto Kan.

16 Lucian Boia, La fin du monde. Une histoire sans fin, Paris, La Découverte, Collection Essais, 1999, 259 p.

17 Jean-Marie Bouissou, « L’apocalypse japonaise expliquée à l’Occident », in Le Monde Diplomatique, avril 2011, URL : www.monde-diplomatique.fr/2011/

18 Mircea Eliade, Le mythe de l’éternel retour. Archétypes et répétition, Paris, Édition Gallimard, Collection Idées, 1969, 187 p.

19 Emiko Ohnuki-Tierney, Kamikazes. Fleurs de cerisier et nationalismes, Paris, Hermann Éditeurs, 2013, 580 p.

20 Izaki déclare en découvrant le toit du bâtiment réacteur 1 soufflé par l’explosion du 12 mars 2011 : « On dirait un bombardement ». L’analogie ne

21 J.-M. Bouissou, art. cité.

22 Auteur cité par Pierre-François Souyri, « Les gens de Fukushima ne se sentent pas comme des victimes mais comme des sacrifiés », in Le Monde, 10

23 Groupe des stations de radio et de télévision du service public au Japon.

24 Cf. l’exposition « Les cerisiers de Fukushima », organisée du 19 au 28 mars 2019 à la Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP). La citation est

25 Dorian Malovic, « 20 000 cerisiers fleuriront la côte de Fukushima », in La Croix, 19 mars 2013, URL : www.la-croix.com/Actualite/Monde/

26 Les Jeux Olympiques de Tokyo, initialement prévus en juillet-août 2020, ont été repoussés à l’année suivante du fait de la pandémie de COVID-19. La

27 Cf. le site internet de Tokyo 2020 », URL : https://olympics.com/tokyo-2020/fr/flamme/apropos/

Notes

1 Né en 1955 et mort en 2013, Masao Yoshida a été le directeur de Fukushima Daiichi du 28 juin 2010 au 28 novembre 2011.

2 Franck Guarnieri, Aurélien Portelli, Masao Yoshida, directeur de Fukushima. Témoignage. Édition intégrale et augmentée, Paris, Presses des Mines, Collection Économie et Gestion, 2021, 1118 p.

3 Ryûshô Kadota, On the Brink: The Inside Story of Fukushima Daiichi, Fukoka, Kurodahan Press, 2014, 287 p.

4 Fukushima 50. Réalisation : Setsurô Wakamatsu ; scénario : Yoichi Maekawa (d’après l’ouvrage de Ryûshô Kadota) ; photographie : Shoji Ehara ; musique : Tarô Iwashiro ; société de production : Kadokawa Daiei Studio ; interprétation : Kôichi Satô, Ken Watanabe ; pays : Japon ; durée : 122 min. ; année : 2020. Le film a été distribué à l’étranger, notamment au Vietnam, à Singapour, en Malaisie, en Allemagne, en France et en Amérique latine.

5 Né en 1949, Setsurô Wakamatsu est un cinéaste reconnu au Japon, qui a réalisé des fictions pour la télévision comme pour le cinéma. Il a été récompensé par la Japan Academy Prize, qui lui a décerné le prix du meilleur film en 2010 pour Shizumanu taiyô et le prix du meilleur réalisateur en 2021 pour Fukushima 50. Wakamatsu s’était déjà intéressé au thème de la catastrophe dans Shizumanu taiyô. Le scénario du film s’inspirait en effet du crash sur le mont Osutaka du vol 123 de la Japan Airlines, survenu le 12 août 1985, causant la mort de cinq-cent-vingt personnes. Il s’agit de la pire catastrophe aérienne de l’histoire du Japon.

6 Né en 1958, Yoichi Maekawa est principalement connu au Japon en tant que scénariste de séries télévisées.

7 The Land of Hope. Réalisation et scénario : Sono Sion ; photographie : Shigenori Miki ; sociétés de production : Rapid Eye Movies, Third Window Films ; interprétation : Isao Natsuyagi, Megumi Kagurazaka ; pays : Japon, Taiwan, Royaume-Uni ; durée : 133 min. ; année : 2012.

8 Fukushima, le couvercle du soleil. Réalisation : Futoshi Sato ; scénario : Takashi Hasegawa ; photographie : Yukio Komiya ; musique : Mickie Yoshino ; société de production : Iconic ; interprétation : Yukiya Kitamura, Kenji Anan ; pays : Japon ; durée : 130 min. ; année : 2016.

9 Né en 1946, Naoto Kan a été le Premier ministre du Japon du 8 juin 2010 au 2 septembre 2011.

10 Franck Guarnieri, Sébastien Travadel, Un récit de Fukushima, Paris, Presses Universitaires de France, 2018, 203 p., p. 185.

11 Hormis Masao Yoshida, les noms ont été modifiés dans le film. Le personnage d’Izaki renvoie dans la réalité à Ikuo Izawa, le chef de la salle de contrôle des réacteurs 1 et 2 de Fukushima Daiichi.

12 L’entrée en résilience correspond au passage de l’état de stupeur et d’anéantissement psychologique à la résurgence du sujet et la découverte dans l’action de nouveaux moyens d’action.

13 Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé. Quand l’impossible est certain, Paris, Éditions du Seuil, Collection Points Essais, 2004, 224 p.

14 Le 15 mars 2011, Yoshida s’adresse aux chefs des douze groupes de la cellule de crise de Fukushima Daiichi et leur demande de procéder à la sélection des opérateurs qui doivent rester sur le site. Ces travailleurs sont appelés par les médias étrangers les « Fukushima 50 » – en réalité, ils ne sont pas cinquante mais soixante-neuf. Le reste du personnel est évacué et se rend temporairement en bus ou en voitures dans la centrale de Fukushima Daini. Dans les jours suivants, des travailleurs supplémentaires viennent en aide aux « Fukushima 50 ».

15 Le nom du Premier ministre n’est pas mentionné dans le film, mais son personnage se réfère de toute évidence à Naoto Kan.

16 Lucian Boia, La fin du monde. Une histoire sans fin, Paris, La Découverte, Collection Essais, 1999, 259 p.

17 Jean-Marie Bouissou, « L’apocalypse japonaise expliquée à l’Occident », in Le Monde Diplomatique, avril 2011, URL : www.monde-diplomatique.fr/2011/04/BOUISSOU/20356

18 Mircea Eliade, Le mythe de l’éternel retour. Archétypes et répétition, Paris, Édition Gallimard, Collection Idées, 1969, 187 p.

19 Emiko Ohnuki-Tierney, Kamikazes. Fleurs de cerisier et nationalismes, Paris, Hermann Éditeurs, 2013, 580 p.

20 Izaki déclare en découvrant le toit du bâtiment réacteur 1 soufflé par l’explosion du 12 mars 2011 : « On dirait un bombardement ». L’analogie ne manque pourtant pas d’ambiguïté et pourrait tout autant renvoyer à Hiroshima ou Nagasaki qu’aux nombreux bombardements menés par l’armée américaine sur le Japon durant la guerre du Pacifique.

21 J.-M. Bouissou, art. cité.

22 Auteur cité par Pierre-François Souyri, « Les gens de Fukushima ne se sentent pas comme des victimes mais comme des sacrifiés », in Le Monde, 10 mars 2012, URL : www.lemonde.fr/planete/article/2012/03/10/les-gens-de-fukushima-se-sentent-comme-des-sacrifies_1655929_3244.html

23 Groupe des stations de radio et de télévision du service public au Japon.

24 Cf. l’exposition « Les cerisiers de Fukushima », organisée du 19 au 28 mars 2019 à la Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP). La citation est tirée de la description de l’exposition sur le site internet du MCJP, URL : https://www.mcjp.fr/fr/agenda/les-cerisiers-de-fukushima

25 Dorian Malovic, « 20 000 cerisiers fleuriront la côte de Fukushima », in La Croix, 19 mars 2013, URL : www.la-croix.com/Actualite/Monde/20000-cerisiers-fleuriront-la-cote-de-Fukushima-_NG_-2013-03-19-922533

26 Les Jeux Olympiques de Tokyo, initialement prévus en juillet-août 2020, ont été repoussés à l’année suivante du fait de la pandémie de COVID-19. La flamme olympique a donc commencé son voyage le 25 mars 2021 en partant du « J-Village ». Ce centre de formation de footballeurs, situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Fukushima Daiichi, fut reconverti durant la crise nucléaire en base opérationnelle pour lutter contre l’accident.

27 Cf. le site internet de Tokyo 2020 », URL : https://olympics.com/tokyo-2020/fr/flamme/apropos/

Citer cet article

Référence électronique

Aurélien Portelli et Franck Guarnieri, « Fukushima 50 : les temporalités de la catastrophe », Revue d’histoire culturelle [En ligne],  | 2021, mis en ligne le 01 janvier 2021, consulté le 18 avril 2024. URL : http://revues.mshparisnord.fr/rhc/index.php?id=789

Auteurs

Aurélien Portelli

Enseignant-chercheur à Mines Paris-PSL, ses travaux de recherche portent sur les représentations des risques et des crises dans l’industrie. Ses publications abordent en particulier l’imaginaire de la radioprotection dans les années soixante et l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi. En 2021, il a copublié, avec Franck Guarnieri, Masao Yoshida, directeur de Fukushima aux Presses des Mines. Centre de recherche sur les Risques et les Crises (CRC) de Mines Paris-PSL aurelien.portelli@mines-paristech.fr 

Articles du même auteur

Franck Guarnieri

Directeur de recherche, directeur du Centre de recherche sur les Risques et les Crises de Mines Paris-PSL, ses travaux de recherche portent sur l’étude des organisations d’ingénierie en situation extrême. En 2021, il a copublié, avec Sébastien Travadel, Petite philosophie de l’ingénieur aux Presses Universitaires de France. Centre de recherche sur les Risques et les Crises (CRC) de Mines Paris-PSLfranck.guarnieri@mines-paristech.fr