Pour “retarder la fin du monde”

DOI : 10.56698/chcp.452

Abstratos

La pandémie déclenchée par le nouveau coronavirus, qui a débuté en 2019, est arrivée au Brésil en mars 2020. Face à elle, les peuples autochtones vivant au Brésil, qui ont longtemps été victimes de maladies causées par les projets de développement mis en place par la colonisation, ont lancé un signal d’alarme, indiquant le danger de ce nouveau mal et son potentiel d’extermination. Ce risque d’extermination est encore plus élevé si l’on considère que des peuples comme les Yanomami – un peuple amazonien – sont obligés de vivre à proximité de quelque vingt mille mineurs qui exploitent leur territoire. Aujourd’hui, cette pratique et d’autres pratiques criminelles qui ont longtemps menacé les peuples autochtones en leur apportant la maladie, la violence, la mort et la destruction de l’environnement, font partie du programme politique du nouveau gouvernement qui, depuis 2019, ne fait qu’attaquer l’existence de ces groupes et leurs droits. Au-delà de la pandémie, il y a aussi le grave problème des incendies qui ravagent les forêts un peu partout sur le territoire : il faut brûler les forêts pour gagner du terrain pour le soja ; il faut brûler les forêts pour faire place à l’élevage du bétail. Dans ce scénario, les peuples autochtones confrontés à la mort apportée par les « hommes blancs » (comme ils disent), développent des stratégies de survie inspirées de la sagesse de leurs ancêtres, des êtres enchantés et de la forêt elle-même. Les femmes sont des figures essentielles de cette quête. Ce sont elles qui établissent un lien de communication entre le savoir des anciens et celui des contemporains pour éviter que la maladie ne pénètre dans leurs communautés et ne provoque, comme en d’autres temps, l’extermination. À titre d’exemple, ce texte partagera l’expérience de deux femmes : Maria da Glória, épouse du pajé (chaman) du village tupinambá situé dans la terre indigène tupinambá d’Olivença (État de Bahia) et Cecilia Barbosa, enseignante de l’autre côté du pays, dans l’État d’Amazonas. Elles utilisent leurs connaissances des herbes pour fabriquer des médicaments et faire des bains pour combattre la Covid-19, en précisant que les prières et la « fermeture du corps » effectuées par les chamans sont fondamentales pour le traitement. Le matériel utilisé pour l’analyse provient de divers supports digitaux : de dialogues via l’application WhatsApp, la chaîne YouTube et la revue en ligne de l’Institut Socio-Ambiental (ISA). Pour faire entendre la voix de ces peuples qui résistent, la pensée d’Ailton Krenak, présentée dans son livre Ideias para adiar o fim do mundo, sera également exposée dans ce texte.

To ‘delay the end of the world’”

The new coronavirus pandemic, which started in 2019, reached Brazil in March 2020.
Under those trying circumstances, the Brazilian indigenous peoples, who have long been victims of diseases in relation to projects developed in the wake of colonization, have sounded the alarm and emphasized the danger represented by this new evil and its potential for extermination. This potential increases considerably if we consider that peoples such as the Yanomami, an Amazonian population, are forced to live in close contact with some twenty thousand miners exploiting their territories’ resources. Today, such criminal practices, which have for long threatened indigenous peoples, causing diseases, violence, deaths and environmental destruction, are part and parcel of the current government’s policy, which, since 2019, has been hellbent on disenfranchising these peoples’ human rights and imperilling their very existence. What’s more, another serious problem is the wildfires devastate the forests in order to expand the soybean fields. Thus, the indigenous peoples confronted with the death brought by the “white men” (in their own words), develop survival strategies drawing on the wisdom of their ancestors, the enchanted beings and the forest itself. In this quest, women are essential figures for they are the ones who establish a communication link between the knowledge of the elders and that of the contemporaries, to prevent the disease from spreading into their communities and lead to extermination, as it happened in the past. This paper will share the experiences of two women: Maria da Glória, the wife of the pajé of the village located in the indigenous Tupinambá land of Olivença, Bahia, and Cecilia Barbosa, a teacher on the other side of the country, in Amazonas. They use their knowledge of herbs to produce medicines and offer baths to combat Covid-19, insisting on the fact that prayers and the “sealing of the body” that shamans perform are key for the treatment. The material for the analysis is extracted from digital media: dialogues via the WhatsApp application, YouTube channel and online magazine of the Socio-Environmental Institute. To make the voice of these peoples who resist heard, Ailton Krenak’s thought will also be introduced through the book “Ideias para adiar o fim do mundo”.

Índice

Mots-clés

pandémie, Brésil, autochtones brésiliens, femmes, extermination

Keywords

pandemic, Brazil, Indigenous Brazilians, women, extermination

Texto completo

Nous sommes en octobre 2020 et il n’y a pas de bonnes nouvelles à l’horizon1. Le site de l’Articulation des peuples indigènes du Brésil (APIB) fait état de 36 847 autochtones contaminés par le coronavirus, 852 morts de la Covid-19, 158 peuples infectés. Dans tout le pays, les pajés2 ont lancé l’alerte contre la peste qui pourrait venir dans les villages, ramenée une fois de plus par les Blancs : il faut, disent-ils, attendre, s’éloigner les uns des autres, planter de la nourriture pour rester longtemps sans sortir des villages. Il faut se préparer au mauvais temps.

Cependant, s’éloigner de la maladie est presque impossible, elle envahit les territoires au travers des corps des non-autochtones, comme toujours, avec l’exploitation minière, l’extraction du bois, l’invasion des terres, la chasse et la pêche illégales. Beaucoup de gens sont présents sur le territoire pour exploiter ses richesses : 20 000 mineurs, avec la complicité cupide d’un pays qui ne respecte pas le caractère sacré de la Terre-Mère, ni les droits originels des peuples autochtones. On veut profiter de la pandémie, faire tomber tous les obstacles qui se mettent entre le lucre et la dernière forêt, la dernière rivière. Les peuples autochtones eux-mêmes sont les derniers obstacles. Au Brésil, nous aimons les peuples autochtones dessinés dans les livres d’histoire : nous les aimons au passé. Tout au plus en tant que personnages de romans ou de films romantiques.

Les femmes et les hommes tombent depuis longtemps devant les forêts qu’ils protègent au prix de leur sang. Je présente mes respects à Paulinho Guajajara, qui a lutté contre la destruction de la forêt. Ils tombent maintenant devant les envahisseurs de leurs territoires, à cause de l’implacable xawara3 que la cupidité des hommes a réveillée parce qu’ils ont blessé la terre, avec la violence de leurs machines. Au nom de tous ceux qui sont morts de la Covid, je dis à haute voix le nom du leader Paulinho Paiakan.

Les autochtones du Brésil comptent leurs morts : vieux, jeunes, hommes et femmes, mais ils ne peuvent pas leur rendre les honneurs qui sont dus, selon des rites spécifiques : c’est le temps de la Covid. C’est une autre mort, peut-être plus triste, plus intense. J’entends les cris des mères, je suis désolée devant les pleurs des fils et des filles, des amis séparés par la maladie. La terre ressent aussi la douleur de ses enfants, il est urgent de l’entendre. Le pays brûle comme jamais. Le feu envahit les villages, tue les animaux, détruit tout. Aujourd’hui, le Brésil brûle son avenir. Et le prix de ce crime ne pourra pas être payé.

De loin, j’ai reçu des nouvelles du peuple autochtone pataxó de la ville de Prado, dans l’État de Bahia : malgré toutes les difficultés, notamment le manque d’eau, ils plantent des haricots, des tomates, des salades, de la coriandre et bien d’autres légumes. Ils se disent heureux de la bonne récolte qu’ils feront dans trois ou quatre mois. À la fin du travail, ils partagent un délicieux repas, chantent et dansent pour demander la pluie à Dieu, à Niamisu, comme disent certains.

Je les interroge sur la pandémie et ils me répondent que certaines personnes sont tombées malades dans la région, mais que grâce aux médicaments fabriqués par Doña Jovita, la chamane la plus connue du territoire, personne n’est mort. Ils disent que dès le début, avant même que la première personne ne tombe malade, elle avait déjà prévenu que le médicament contre la maladie se trouvait dans la forêt, dans la connaissance de ses ancêtres.

Le témoignage pataxó m’amène à en chercher d’autres similaires. J’écris donc à Glicéria Tupinambá, étudiante à l’Institut fédéral de Bahia, dans la ville de Porto Seguro. Elle est fille du pajé du village de Serra do Padeiro, situé sur la terre tupinambá d’Olivença, dans l’État de Bahia. Glicéria me dit que son peuple a résisté à la maladie grâce aux connaissances des anciens. Je l’interroge sur le nombre de cas. Elle m’informe qu’une seule famille est tombée malade et que personne n’a utilisé les médicaments de la pharmacie, que tous ont été guéris grâce aux thés et aux bains d’herbes préparés par sa mère, épouse du pajé, Maria da Glória de Jesus. À la fin de cet échange, mon interlocutrice tupinambá m’envoie une vidéo dans laquelle sa mère parle de la pandémie et du médicament qu’elle-même a préparé pour tout le village.

Au début de la vidéo, elle se présente comme l’épouse du pajé et la mère du cacique4 Rosivaldo de Jesus, plus connu sous le nom de Babau. Elle est bien habillée, appuyée contre la cuisinière à bois, où bout une grosse marmite. Elle raconte qu’en 2016, lors d’une fête qui a eu lieu dans le village, « les enchantés5 sont arrivés au pajé » pour lui dire qu’une maladie très dangereuse allait arriver de l’extérieur du pays – une maladie « très forte » –, et qu’ils devaient prendre soin de leur santé, planter leurs aliments, car il y aurait une crise économique, aussi grave et sérieuse que la crise sanitaire. À cause de la maladie, il faudrait rester au village, sans sortir pour acheter de la nourriture. De plus, tout deviendrait très cher pour les pauvres.

Quand la crise est arrivée, Doña Maria a demandé à Dieu, à Tupã et à tous les enchantés de lui révéler un médicament pour cette dangereuse maladie. Elle raconte qu’à la suite de cette demande, le caboclo6 Juremeira, un enchanté très sage, est venu7 à la rencontre du pajé et lui a dit comment préparer le thé pour prévenir la Covid. L’enchanté a ajouté que tout le monde devait rester au village, disant qu’il était temps pour le quetaí – une expression pour dire aux gens de rester isolés, sans se rassembler ni quitter le territoire. Juremeira a dit qu’il était également nécessaire d’empêcher les personnes étrangères au village d’entrer chez eux.

Après avoir expliqué tout ce contexte, Doña Maria da Glória en vient à la recette du remède : elle montre et décrit les ingrédients soigneusement disposés sur la table en bois. Il y a cinq herbes différentes, trois bouquets de chaque plante, plus un peu de miel et de la cachaça, une boisson alcoolisée très populaire au Brésil, à base de canne à sucre. Cette recette donne les proportions pour environ deux litres d’eau. Après, elle montre la grosse marmite d’au moins vingt litres où elle fait le thé, qu’elle partage généralement avec les autres familles du village, peut-être pour signifier que, dans le village, ils prennent soin les uns des autres.

 Avant de laver toutes les feuilles et de les porter au feu, Dona Maria da Glória précise que tout le monde peut faire du thé, même s’il n’est pas indigène, mais qu’il faut croire : « si vous n’avez pas la foi, tout ça est inutile ». Elle parle aussi de l’importance de savoir où cueillir les herbes : il faut qu’elles proviennent d’un endroit propre, connu, « il faut avoir de la science ! »

De l’autre côté du pays, la page Web de l’Institut socio-environnemental nous donne des nouvelles de Cecilia Barbosa Albuquerque, née dans le village de Iauaretê, près de la ville de São Gabriel da Cachoeira, dans l’État d’Amazonas. Elle est à la fois bonne connaisseuse de la tradition, enseignante, artisane, femme d’affaires et mère. Après avoir traité sa famille contre la Covid-19 à l’aide de plantes de la maison et de la forêt, elle a proposé à tous les artisans d’échanger leurs connaissances sur la lutte contre la maladie virale en utilisant l’application WhatsApp. Elle juge important de savoir ce que chaque communauté est en train de faire pour se défendre contre le coronavirus. Elle dit : « Tout ce que je sais, je vais l’enseigner aux autres. Ce que je sais, je vais vous apprendre à l’utiliser, à le faire... »

Cecilia explique que les herbes sont principalement récoltées dans des endroits proches de la maison, certaines dans la forêt, mais il y en a d’autres qui ne peuvent être achetées que sur les marchés de Iauaretê. Elle affirme que toute personne qui boit du thé n’a pas besoin d’être hospitalisée, car dans ce cas, la maladie n’atteint pas sa forme grave. Elle regrette la mort de certains membres de son peuple qui, selon elle, sont morts parce qu’ils ne faisaient pas confiance à la médecine ancestrale, laquelle n’a pas été inventée dans le contexte actuel, mais a longtemps protégé les autochtones de nombreuses maladies apportées par des non-autochtones.

Cependant, comme Maria da Glória, Cecilia est convaincue que les thés ne fonctionnent que s’ils sont suivis de prières et de la « fermeture du corps » effectuées par les pajés. Cette opération, qui fait appel à des prières spécifiques, empêche toutes les choses néfastes d’entrer dans les corps des personnes qu’elle protège. Il est donc évident que la prévention et le traitement des maladies basés sur la médecine ancestrale sont étroitement liés à la foi et au travail spirituel des sages des communautés, hommes et femmes.

Du sud de Bahia au nord du Brésil, des femmes se consacrent à écouter les pajés et les entités sacrées, à apprendre de leurs ancêtres et de leurs contemporains la sagesse venue des temps anciens, mais constamment mise à jour, en fonction des besoins de leurs peuples, dans leur lutte pour la survie. Elles travaillent avec créativité et amour pour « retarder la fin du monde », comme le dit l’intellectuel autochtone Ailton Krenak, auteur d’Ideias para adiar o fim do mundo8.

Sur ce sujet, les professeurs de l’Université fédérale d’Amazonas Rosana Zau Mafra, Dimas José Lasmar et Alexandre Almir Rivas ont publié une note technique du Département d’économie et d’analyse (DEA), intitulée « O Consumo de Remédios caseiros durante a Pandemia do Covid-19 e a Evidência da Bioeconomia9 ». Cette publication est le résultat d’une brève enquête sur la consommation des médicaments faits maison pour la prévention ou le traitement de la Covid-19, menée entre le 26 et le 29 mai 2020. L’étude montre que 64 % des 105 personnes interrogées (dont environ 70 % de femmes) ont utilisé ces médicaments pour prévenir ou traiter les symptômes de la maladie. Parfois, des médicaments pharmaceutiques sont utilisés en même temps qu’eux.

À partir de ces données, les chercheurs affirment qu’il faut reconnaître que non seulement en Amazonie, où se trouve la plus grande population indigène du Brésil, mais aussi dans tout le pays, il faut discuter une bio-économie basée sur l’utilisation des ressources naturelles issues de la biodiversité locale et de la biotechnologie. En outre, il faut penser à construire une chaîne de production de plantes médicinales, ainsi qu’à informer les agents de santé qui travaillent avec ces populations, qui utilisent des traitements à base de plantes à la fois pour des raisons culturelles et parce qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter des médicaments dans les pharmacies, qui sont de plus en plus chers.

Donc, pendant que le gouvernement brésilien met en œuvre un projet qui vise à exterminer les peuples autochtones du Brésil, basé sur l’abandon délibéré de ces populations, des femmes comme Cecilia échangent des recettes de thé via WhatsApp, car elles ne peuvent pas se rencontrer en personne pour le moment. Des femmes comme Maria da Glória prennent la responsabilité de produire du thé et des bains thérapeutiques pour toute la communauté, en même temps qu’elles partagent les connaissances ancestrales. La solidarité fait aussi partie de la guérison.

À l’heure d’aujourd’hui, où l’on compte plus d’un million de morts dans le monde, le moment est peut-être venu d’inviter la science des peuples des forêts et la médecine ancestrale à échanger avec la science et la médecine modernes, à égalité. Il faut écouter ces peuples, savoir ce qui les protège. Il est nécessaire d’apprendre de ces peuples que, malgré tous les fronts d’extermination mis en place contre eux, ils s’obstinent à continuer d’exister. Malgré tout, ils résistent à la « fin du monde ». Krenak, dans le livre Ideias para adiar o fim do mundo, exhorte les hommes et les femmes à retarder la fin du monde, à s’inspirer de ces peuples « très attachés » à la Terre, qui rêvent10 pour produire le lendemain, qui se nourrissent de rêves, de créativité et de poésie.

1 Le titre de cet article fait référence à Ideias para adiar o fim do mundo de Ailton Krenak.

2 Leaders spirituel, chamans.

3 En référence à la pandémie en territoire yanomami.

4 Leader politique responsable du village.

5 Selon ces indigènes, les enchantés sont des esprits sacrés qui aident et protègent les gens et la terre.

6 Une entité sacrée, un enchanté. Au Brésil, la même dénomination est utilisée par certaines religions d’origine africaine.

7 Les enchantés, dans le contexte des rituels, des fêtes et des luttes se rapprochent de certaines personnes, notamment du pajé,pour leur enseigner

8 Idées pour retarder la fin du monde.

9 La consommation des médicaments faits maison pendant la pandémie de Covid-19 et les preuves de la bioéconomie.

10 Pour Krenak, rêver, c’est apprendre sur le monde, chercher la guérison, les chants, l’inspiration et même les réponses aux questions pratiques de

Bibliografia

KRENAK Ailton, Ideias para adiar o fim do mundo, São Paulo, Companhia das letras, 2019.

Notas

1 Le titre de cet article fait référence à Ideias para adiar o fim do mundo de Ailton Krenak.

2 Leaders spirituel, chamans.

3 En référence à la pandémie en territoire yanomami.

4 Leader politique responsable du village.

5 Selon ces indigènes, les enchantés sont des esprits sacrés qui aident et protègent les gens et la terre.

6 Une entité sacrée, un enchanté. Au Brésil, la même dénomination est utilisée par certaines religions d’origine africaine.

7 Les enchantés, dans le contexte des rituels, des fêtes et des luttes se rapprochent de certaines personnes, notamment du pajé, pour leur enseigner tout ce qui doit être fait pour résoudre un problème difficile. On peut dire que les enchantés sont les guides du peuple. Dans certaines circonstances, ils s’incarnent dans le corps des personnes.

8 Idées pour retarder la fin du monde.

9 La consommation des médicaments faits maison pendant la pandémie de Covid-19 et les preuves de la bioéconomie.

10 Pour Krenak, rêver, c’est apprendre sur le monde, chercher la guérison, les chants, l’inspiration et même les réponses aux questions pratiques de la réalité. Il dit que le rêve ouvre des possibilités (p. 52).

Para citar este artigo

Referência Eletrônica

Vera Lúcia da Silva, « Pour “retarder la fin du monde” », Condition humaine / Conditions politiques [Online], 2 | 2021, Online desde 20 juin 2021, Acessado em 28 mars 2024. URL : http://revues.mshparisnord.fr/chcp/index.php?id=452

Autor

Vera Lúcia da Silva

Vera Lúcia da Silva est doctorante dans le cadre du Programa de Pós-Graduação em Estado e Sociedade (PPGES) à l’Université fédérale du sud de Bahia (UFSB), au Brésil, et bénéficie d’une allocation de recherche de la Fondation de soutien à la recherche de l’État de Bahia (FAPESB). En tant que membre du projet CAPES-COFECUB, « Régimes nationaux de l’autochtonie. Situations autochtones et question nationale dans les Amériques et en Océanie », sous la direction des professeurs João Pacheco de Oliveira (MN/UFRJ) et Alban Bensa (IRIS-EHESS), elle a réalisé un séjour doctoral à l’École des hautes études en sciences sociales (2019-2020). Titulaire d’une maîtrise en littérature, culture et contemporanéité de l’Université catholique de Rio de Janeiro (PUCRio), elle est professeure de lycée depuis vingt et un ans et travaille avec le peuple pataxó depuis plus de dix ans. Elle fait également partie de Dandaras, un collectif de femmes noires qui mène des réflexions et des actions pour rendre l’espace académique plus divers.

Vera Lúcia da Silva is a PhD candidate in the Programa de Pós-Graduação em Estado e Sociedade (PPGES) at the Federal University of South Bahia (UFSB), Brazil, endowed with a research grant from the Bahia State Research Support Foundation (FAPESB). As a member of the CAPES-COFECUB project entitled “National regimes of autochthony. Indigenous Situations and the National Question in the Americas and Oceania”, under the supervision of Professors João Pacheco de Oliveira (MN/UFRJ) and Alban Bensa (IRIS-EHESS), she completed a doctoral residency at the École des hautes études en sciences sociales (2019-2020). She earned a Master’s degree in Literature, Culture and Contemporaneity from the Catholic University of Rio de Janeiro (PUCRio), has been a high school teacher for twenty-one years and has been working with the Pataxó people for over ten years. She is also a member of “Dandaras”, a collective of black women who carry out reflections and actions to make Academia more diverse.