Inconscient https://revues.mshparisnord.fr:443/rhc/index.php?id=2836 Entrées d’index fr 0 D’obscures régions de l’histoire https://revues.mshparisnord.fr:443/rhc/index.php?id=3385 Avant que Michel de Certeau ne rappelle à l’ordre ceux des historiens qui se sont contentés d’emprunts spontanés ou sauvages de concepts psychanalytiques, le recours à la psychanalyse avait généralement un dessein chez les historiens : celui d’éclairer les régions obscures de l’histoire (la sorcellerie, la possession, la mystique, le rêve, le carnaval, la violence extrême…), partout où les approches habituelles de l’historien s’abîmaient sur les marches de l’irrationnel, de l’insensé, du paroxysme. Parmi les historiens des mentalités, certains mêmes, à l’instar de Philippe Ariès, Jean Delumeau ou Alphonse Dupront n’hésitaient pas à recourir à la notion d’inconscient collectif. Ce que font aujourd’hui encore certains historiens du culturel, sans nécessairement le définir, mais soucieux de décrire un fond culturel commun invariant ou aux pesanteurs de longue durée. Cet article s’efforce de montrer qu’il n’y a pas lieu d’opposer un inconscient individuel et un inconscient collectif, car c’est là rester prisonniers du partage, scientifiquement ruineux, « société/individu ». À partir de l’exemple des rêves, il montre que l’inconscient est toujours déjà singulier-pluriel (ou psycho-social) et en proie au devenir historique. Before Michel de Certeau called to order those historians who were content with spontaneous or wild borrowings of psychoanalytical concepts, the recourse to psychoanalysis among historians generally had a purpose: that of shedding light on the obscure regions of history (witchcraft, possession, mysticism, dreams, carnivals, extreme violence, etc.), wherever the historian's usual approaches fell down the steps of the irrational, the senseless, the paroxysmal. Some historians of mentalities, such as Philippe Ariès, Jean Delumeau and Alphonse Dupront, did not hesitate to use the notion of the collective unconscious. This is also what some cultural historians do today, without necessarily defining it, but concerned with describing a common cultural background that is invariant or has long-lasting influences. This article endeavours to show that there is no need to oppose an individual unconscious and a collective unconscious, because this would mean remaining prisoners of the scientifically ruinous "society/individual" division. Using the example of dreams, he shows that the unconscious is always already singular-plural (or psycho-social) and in the grip of historical becoming. sam., 10 déc. 2022 20:53:47 +0100 ven., 16 déc. 2022 17:03:13 +0100 https://revues.mshparisnord.fr:443/rhc/index.php?id=3385 Apparitions, effacements, résurgences d’états modifiés de conscience (XVIIIe-XXe siècles) https://revues.mshparisnord.fr:443/rhc/index.php?id=3492 Mon propos est centré sur la division du moi que produit un état modifié de conscience nommé « somnambulisme magnétique » découvert en 1784. Le sujet change alors de personnalité, parle et tient des discours qui, pour ceux qui l’écoutent, semblent venir d’un inconnu. J’étudie l’évolution de ce phénomène sous les trois formes qu’il prend : somnambulisme magnétique, médiumnité et hypnose jusqu’au début du XXe siècle. Selon le temps et les lieux, ces dires et leurs interprétations comme leurs formes se diversifient mais une constante apparaît, très vite remarquée et notée par ceux qui magnétisent : certaines, surtout de très jeunes femmes, acquièrent une liberté de parole impensable en état « normal ». Ces verbalisations prennent de l’ampleur à certains moments puis semblent s’effacer pour resurgir dans une discontinuité du temps. L’inscription de ces phénomènes dans l’évolution de l’histoire sociale, culturelle, médicale et politique du XIXe siècle et du début du XXe siècle, avec leurs soubassements factuels et idéels, ouvre des voies de compréhension que j’explore en tant qu’historienne. This article explores how one’s self gets divided by a modified state of consciousness called “magnetic somnambulism”, identified in 1784. Individuals experience a change in personality, talk and say things that, for the audience that knows them, seem to come from a stranger. In this article I study how this phenomenon has evolved in 3 stages: magnetic somnambulism, mediumism, and hypnosis up to the start of the 20th century. Despite a lot of differences in what is being said in these states and their interpretation, depending on the time and location, on constant emerges, noted by those using magnetism: some, especially very young women, exercise a freedom of speech that would be impossible in a “normal” state. These discourses expand at specific times, and then seem to disappear to surface again at different times. How these episodes interact with the social, cultural, medical and political history of the 19th and early 20th century, what their factual and idealized foundations are, bring a new level of understanding that I, as an historian, explore. lun., 12 déc. 2022 15:23:31 +0100 lun., 12 déc. 2022 15:23:31 +0100 https://revues.mshparisnord.fr:443/rhc/index.php?id=3492