Filigrane. Musique, esthétique, sciences, société. https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane Filigrane se consacre à la musique considérée comme un champ de forces où s’élabore le sens, une activité métaphorique où l’homme emploie ses facultés à construire tant le monde que lui-même. Les sciences humaines y croisent donc naturellement la singularité de l’art. Filigrane souhaite aborder sans esquive les thèmes difficiles et épineux (politiques, sociaux, spirituels et intellectuels...) que rencontre la musique et, de ce fait, associe à ses réflexions des chercheurs de toutes disciplines aussi bien que des artistes. fr Éditorial : Mobilisations sociales et pratiques sonores et esthétiques. https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1387 Depuis les années 2010, partout dans le monde, des mouvements sociaux de grande amplitude se lèvent en protestant contre les inégalités et injustices de leurs sociétés. Ils contestent l’insoutenable disparité de la distribution des richesses – résultant, le plus souvent, de l’application croissante des politiques néolibérales – et dénoncent la corruption, les abus et les atteintes aux droits citoyens et aux Droits humains. Solidement ancrés dans leurs contextes nationaux, ces mouvements partagent néanmoins plusieurs caractéristiques : ils exigent plus de démocratie, plus de justice et plus de liberté ; ils luttent contre les inégalités et pour les droits des femmes, de la communauté LGBT+ ou des peuples autochtones – thématique d’importance centrale sur le continent américain ; ils se mobilisent pour les questions écologiques, pour les droits de la nature ou pour la protection des ressources naturelles – la liste des revendications est loin d’être close. Au-delà de leur hétérogénéité, les révoltes, depuis les années 2010, « mêlent profondément les demandes économiques, sociales, politiques et culturelles, et les combinent avec une forte dimension éthique »1. Ainsi, l’exigence de « dignité », colorée de manière singulière dans chaque mobilisation, apparaît au cœur des mouvements des « Printemps arabes » ; elle est portée par les Indignados à Madrid et les milliers de personnes assemblées sur la place Syntagma à Athènes ; le soulèvement Maïdan à Kyiv l’a mise en avant, tout com mar., 12 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1387 Du Parque à La Plaza : transformations et appropriations d’un espace par le son https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1414 En 2015, la place centrale de la ville de Guatemala, connue par ceux qui la fréquentent quotidiennement sous le nom de Parque Central (ou El Parque), a été rebaptisée symboliquement sous le nom de La Plaza. Cela fait suite à une série de mobilisations sociales contre le gouvernement qui a conduit à la démission, à la destitution et à l’emprisonnement du président, de la vice-présidente et de plusieurs de ses ministres. À partir d’une étude ethnographique centrée sur les pratiques sonores de ces événements, je tente de démontrer que c’est via l’instrumentalisation du son et via une expérience sensorielle intense, pendant cinq mois, que la société guatémaltèque a réussi à s’approprier le lieu et à bâtir un nouveau territoire de lutte et de rupture avec le passé. Plus concrètement, j’étudie en quoi faire du bruit, crier, chanter et percuter des objets a constitué des ressources clés pour atteindre les objectifs de la lutte. Pour donner naissance à La Plaza, un lieu où - comme des manifestants l’affirment - « maintenant, à chaque fois que je passe devant, j’ai la chair de poule » ; « un symbole de réunion et de révolution » ; « un lieu pour se faire entendre ». Dans cette étude je propose aussi d’observer les motivations qui ont encouragé un secteur de la société guatémaltèque - qui n’avait pas l’habitude de manifester (en raison d’un silence et d’une peur hérités de la guerre civile) – à descendre dans les rues. Puis les manières artistiques et créatives via lesquelles ils ont appris à manifester. Enfin, dans une réflexion plus générale, cette ethnographie alimentera la discussion sur la capacité d’action, l’efficacité et le pouvoir des pratiques sonores dans la sphère sociale. In 2015, Guatemala City’s central square, commonly known as “Parque Central”, was symbolically renamed La Plaza. This change followed a series of social mobilizations against the government that led to the resignation and imprisonment of the president and several of his ministers. Based on an ethnographic study of the sound practices of these events, this article seeks to demonstrate how making noise, shouting, singing, and striking objects were key resources in achieving the goals of the struggle and led to the renaming of the square. One protester describes the square as "a place to make oneself heard" and another recounts "now, every time I pass by, I get goose bumps". The article also identifies the motivations that encouraged a sector of Guatemalan society, who were not used to protesting, to take to the streets, and the artistic and creative ways in which they learned to protest. Finally, this ethnography provokes discussion about empowerment and the effectiveness and power of sound practices in the social sphere. mar., 12 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1414 Applauses and Banners, Horns and Fireworks: Tracing the Sonic Expression of French Social Movements During Lockdown https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1424 La pandémie du coronavirus a transformé les paysages sonores des luttes sociales et politiques à travers le monde. Dans notre article, nous souhaitons proposer l'étude de leurs expressions sonores en France lors du premier confinement, de mars à juin 2020. L'année 2019 a été une année de grandes manifestations, qui ont culminé avec le mouvement des Gilets jaunes, les protestations des travailleurs de la santé et de l'université, et les grèves de masse pour protester contre la réforme des retraites. Comme le veut la tradition en France, ces manifestations ont été marquées par l'utilisation massive de chants, de musique et de rythmes. Le confinement a interrompu ces formes d'expression, mais de nouvelles manifestations sonores de la dissidence ont rapidement émergé pour échapper aux restrictions imposées par le COVID-19 : banderoles de protestation, applaudissements pour les soignants, klaxons de voitures contre la gestion de la crise par le gouvernement, concerts improvisés, percussions de casseroles et feux d'artifice pour protester contre les conditions de vie difficiles dans les banlieues. Quelles autres expressions sonores politiquement conscientes le confirment a-t-il induites en France ? Nous tentons d'y répondre par la documentation et l'étude du son, sous l'angle des espaces privés nouvellement occupés au profit d'expressions publiques, en vue de délimiter les futurs modes de participation et de dissidence politiques. The coronavirus pandemic has transformed the soundscapes of social and political struggles across the globe. In our article, we would like to propose the study of their sonic expressions in France under the first lockdown, from March to June 2020. The year 2019 was a year of major demonstrations, which culminated with the Yellow Vest movement, the protests of health and university workers, and mass strikes to protest pensions reforms. As per tradition in France, these demonstrations were marked by the extensive use of song, music, and rhythm. The lockdown interrupted these forms of expression, but new sonic manifestations of dissent quickly emerged to elude COVID-19 restrictions, including protest banners, claps for caregivers, car horns against the government’s handling of the crisis, improvised concerts, casserole percussion, and fireworks to protest harsh living conditions in the suburbs. What other politically conscious sonic expressions has the lockdown induced in France? We attempt to respond through the documentation and study of sound, under the lens of newly occupied private spaces for the benefit of public expressions, with a view to delineating future modes of political participation and dissent. mar., 12 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1424 Entretien avec des membres de la Fanfare Invisible https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1434 Avec plusieurs dizaines de musicien·nes actif·ves, la Fanfare Invisible accompagne de nombreuses manifestations politiques en Île-de-France et ailleurs. Fort·es d’un répertoire qui puise dans les luttes d’hier et d’aujourd’hui qu’iels s’attachent à transmettre toutes les semaines, iels participent à donner de la joie dans les luttes. Cet entretien, lui aussi inscrit dans un contexte de mobilisation, aborde différents aspects de la pratique de la Fanfare Invisible, avec trois de ses membres : leur histoire, la transmission du répertoire, leurs rapports à la scène et aux mouvements sociaux, comment iels incluent leurs idéaux politiques au sein même de leur pratique musicale et leurs liens avec d’autres fanfares ou ensembles musicaux à travers la France et en dehors. Près de quatre ans après cet entretien, la Fanfare Invisible continue de soutenir les luttes sur de nombreux fronts. With several dozen active musicians, La Fanfare Invisible supports many political demonstrations in Paris and elsewhere. Many of the songs refer to past and current struggles, bringing joy to social movements. This interview with three members of La Fanfare Invisible, organised in a context of struggle, addresses different themes: their story, their musical education, their relationship with the stage and social movements, how their political ideals influence their own musical practice and their links to other bands in France and beyond. Almost four years after this interview took place, La Fanfare Invisible is still supporting many different political fights. lun., 11 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1434 Une ethnographie sonore des manifestations de Gilets jaunes le samedi à Paris https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1415 Cet article communique sur une manifestation de Gilets jaunes à Paris en 2020, l’Acte 65 aux abords des quartiers ouest de la capitale. Les Gilets jaunes construisent des performances in situ en utilisant les slogans, les rythmes de percussions, les chansons et discours improvisés, mais aussi des gestes, des costumes. Ces différents genres discursifs ou expressions sonores peuvent s’agencer les uns par rapport aux autres. Ils sont mobilisés pour donner un sens précis à une situation et à des interactions entre les différents acteurs de la manifestation, et informent les espaces urbains traversés par le cortège. This article reports on the Gilets Jaunes protest “Acte 65” on the outskirts of Paris’s western districts in 2020. The Gilets Jaunes created in situ performances using slogans, percussion rhythms, improvised songs, speeches, gestures and costumes. These different discursive genres and expressions of sound can be placed in relation to one another. They are presented to give precise meaning to a situation and to the interactions between the various actors at the protest, as well as insight into the urban spaces traversed by the procession. lun., 11 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1415 L’exception culturelle » dans le spectacle vivant à l’épreuve du confinement : symptômes et alternatives https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1446 Qu’est-ce que la mise à l’arrêt du secteur culturel au moment des confinements nous dit du statut particulier des travailleur·euses de l’art ? À partir de constats de chercheur·euses, d’artistes et d’entretiens avec des acteur·rices du secteur du spectacle vivant pendant le confinement, cet article se propose d’interroger ce que cette mise à l’arrêt forcée révèle d’une « exception culturelle » pensée tout autant que subie par les travailleur·euses culturel·les dans leur lien au service public. En retraçant les liens entre institution et artistes dans l’injonction à la productivité au-delà du cadre de l’emploi, cet article tend à montrer les grandes différences révélées par une période de crise dans les manières de se vivre à la fois idéologiquement comme créateur·ices mais aussi socialement comme travailleur·euses et comme intermittent·es. C’est enfin aussi un moment de réalisation des pistes de solutions qui puissent ramener ce secteur du spectacle vivant vers davantage de commun. What does the closure of theatres during lockdown tell us about the conditions of public sector workers in the performing arts? This article shows how the unprecedented events of 2020 resulted in a shift of perspective from cultural workers and self- or state-imposed productivity to a decision of “productive withdrawing”. Through the multiple responses to the complete shutdown, it identifies an ideological and social self-conception of these public sector workers as both creators and casual workers. These circumstances also became an opportunity to imagine and propose new ways of making culture in common. lun., 11 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1446 Habiter l’humedal avec/par le son https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1452 En novembre 2022, un groupe de musicologues et de musiciens-chercheurs s’est retrouvé dans la ville argentine de Santa Fe dans le cadre du projet INNOVART « Les usages du son. Approches créatives, théoriques et technologiques du field recording » pour un travail de recherche partant d’enregistrements sonores. L’idée initiale, qui était d’ausculter le fleuve Paraná aux alentours de Santa Fe – autrement dit, faire état de cet écosystème singulier par l’écoute et les technologies de l’écoute –, s’est enrichie progressivement et finalement la mission s’est déroulée sur trois sites : les îles du Paraná, appelées la isla dans la région, le quartier de La Boca en périphérie de Santa Fe et la prison de la ville de Coronda située le long du Paraná. Les îles du Paraná ont été étudiées grâce à deux voyages en bateau ainsi qu’une invitation chez un habitant. Le quartier de La Boca a été visité en participant à un projet de tourisme communautaire organisé par les habitants. Quant à la prison de Coronda, le groupe s’y est rendu avec pour guides deux anciens détenus politiques de la dictature de Videla. Pour chaque site, des enregistrements sonores ont été réalisés ainsi que des entretiens autour du vécu sonore des territoires avec les habitants. Afin de mieux rendre compte de ce travail, cet article incorpore une sélection d’enregistrements, d’extraits d’entretiens et d’images. Le texte est structuré en une introduction théorique, suivie d’une partie méthodologique, puis de cinq grandes parties qui rendent compte des expériences recueillies selon une approche spécifique du son à chaque fois différente : morphologique, quotidienne, de l’attention, qualitative et politique ; la conclusion pointe le besoin d’une écoute écosophique et propose une réflexion sur l’acte d’enregistrer. In November 2022, a group of musicologists and musician-researchers met in the Argentinian city of Santa Fe as part of the INNOVART project on “the uses of sound” (creative, theoretical and technological approaches to field recording). The initial idea was to develop a research project based on sound recordings examining the Paraná river around Santa Fe in order to report on this unique ecosystem through listening and listening technologies. Gradually, the project expanded its scope and, in the end, focused on three sites: the Paraná islands (known locally as “la isla”), the district of La Boca on the outskirts of Santa Fe, and the prison in the town of Coronda along the Paraná. The Paraná islands were studied during two boat trips and an invitation to a local resident’s home. La Boca was visited as part of a community tourism project organised by local residents. Finally, the group visited the Coronda prison with two former political prisoners from the Videla dictatorship as guides. For each site, sound recordings were made and interviews were held with local residents to discuss their experience of the area. Aiming to give a fuller account of this work, this article includes a selection of recordings, interview extracts and images. The text begins with a theoretical introduction, followed by a methodological section. The five main sections recount the experiences gathered according to a specific approach to sound, which is different in each case: morphological, everyday, attention, qualitative and political. The conclusion highlights the need for ecosophical listening and proposes a reflection on the act of recording itself. lun., 11 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1452 The tinku dance as “choreopolitical” action in street protests in Santiago de Chile https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1393 This article discusses the musical-choreographic phenomenon of the “tinku” within the context of recent social demonstrations in Santiago de Chile. My hypothesis is that the tinku, a folkloric dance of Bolivian origin, takes on new meaning as it becomes part of the protest repertoire in the Chilean capital. In the early 2000s, a collective of dancers identified that the body movements in this performative genre, characterized by the simulation of kicks and punches, empower those who practice it. From this perspective, I seek to demonstrate how this dance operates within the protest repertoire as “choreopolitical” action, as defined by André Lepecki. My reading is based on a review of videos, interviews with key actors, and my own ethnographic experience as a dancer and protester. Finally, this article concludes that the tinku mirrors the energies produced in spaces of protest where police repression is present. Cet article discute du phénomène musical-chorégraphique du "tinku" dans le contexte des récentes manifestations sociales à Santiago du Chili. Mon hypothèse est que le tinku, une danse folklorique d'origine bolivienne, prend de nouveaux sens en devenant une partie du répertoire de protestation dans la capitale chilienne. Au début des années 2000, un collectif de danseurs a identifié que les mouvements corporels dans ce genre performatif, caractérisé par la simulation de coups de pieds et de poings, donnent du pouvoir à ceux qui le pratiquent. De cette perspective, je cherche à démontrer comment cette danse opère dans le répertoire de protestation en tant qu'action "chorépolitique", tel que défini par André Lepecki. Mon analyse est basée sur la revue de vidéos, des interviews avec des acteurs clés et sur ma propre expérience ethnographique en tant que danseur et manifestant. Enfin, cet article conclut que le tinku reflète les énergies produites dans les espaces de protestation où la répression policière est présente. dim., 10 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1393 Nous sommes de la montagne et ici nous demeurons ! https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1407 Le mois d’octobre 2019 correspond à une période charnière dans l’histoire contemporaine du peuple équatorien. Un grand soulèvement populaire voit en effet le jour à la suite de l’annonce de l’augmentation du prix de l’essence. Parmi un groupe hétérogène de manifestants, les organisations politiques indigènes kichwa y occupent une place centrale et se distinguent par des modes de mobilisation propres. Cette étude s’articule autour de l’analyse de deux pratiques de contestation mobilisant la musique et la danse. Ainsi, la première partie de l’article consiste à examiner les enjeux créatifs et politiques de la production d’un clip de rap kichwa, et la seconde interroge la place qu’ont occupée des performances de musiques et de danses rituelles lors de manifestations. Cette contribution met en lumière les spécificités de la résistance du peuple kichwa d’Imbabura durant cet événement, tout en les replaçant dans une perspective historique. La méthodologie employée a été développée à partir de la réalisation d’une ethnographie virtuelle du mouvement social et d’une enquête ethnographique classique, réalisée a posteriori de l’événement. October 2019 marks an historical turning point for the people of Ecuador. A major popular uprising began in response to the announcement of an increase in the price of gasoline. Among the heterogeneous group of protestors, indigenous organizations occupied a crucial role and can be distinguished by their own modes of mobilization. This article analyses the production of a politically-engaged Kichwa rap video and examines ritual performances during protests. It highlights the specific features of the resistance of the Kichwa people of Imbabura during this event, while also placing them in historical perspective. The methodology employed is based on a virtual ethnography of the social movement, accompanied by a traditional ethnographic investigation conducted after the event. dim., 10 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1407 Les mobilisations sonores pendant la révolution de Maïdan : entretiens avec Liubov Morozova https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1441 Il s’agit d’un entretien avec Liubov Morozova, qui a joué un rôle actif durant ces mois de contestations, filmant, enregistrant et documentant les mobilisations sonores pendant les événements de Maïdan, crise majeure dans l’histoire post-soviétique de l’Ukraine. Celle-ci se remémore, dans le cadre de cet entretien, ces événements qu’elle a suivis au quotidien, tout en se replongeant dans ses archives personnelles précieuses, qu’elle a souhaité intégrer à ses réponses. Elle répond à mes interrogations concernant la place de la musique lors de ce mouvement contestataire qui a eu des incidences notables sur l’évolution géopolitique de l’Ukraine. À l’image de la place Tahrir ou Gezi, Maïdan devient le synonyme du combat pour la liberté, la démocratie et la dignité humaine. This is an interview with Liubov Morozova, who played an active role during those months of protest, filming, recording and documenting the sound mobilizations during the Maïdan events, a major crisis in Ukraine’s post-Soviet history. In this interview, she recalls the events she followed on a daily basis, while delving into her precious personal archives, which she wished to include in her answers. She answers my questions about the role of music in this protest movement, which had a significant impact on the geopolitical evolution of the Ukraine. Like Tahrir Square or Gezi, Maïdan has become synonymous with the fight for freedom, democracy and human dignity. jeu., 07 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://revues.mshparisnord.fr:443/filigrane/index.php?id=1441