Disparues


Numéro 3 - L’analogie systémique : un instrument d’analyse et d’action

Jean-Pierre Durand

Du paradigme productique à la communication -1990


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  Résumé

Pour faire face à la crise du travail simple et aux exigences des nouveaux systèmes de production informatisés, les directions d’entreprises ont mis en place, sous des formes concrètes différentes, des principes généraux d’organisation du travail que l’on peut rassembler sous la notion de paradigme productique. Celui-ci comporte :

  • la polyvalence des opérateurs avec un travail de maintenance de niveau superficiel,

  • le travail en groupe, les salariés étant responsables collectivement du volume produit et de la qualité,

  • le travail en continu,

  • la participation à quelques opérations de gestion de la production et du travail au niveau inférieur de l’atelier.

Plusieurs facteurs contredisent le paradigme productique et en accélèrent l’essoufflement :

  • la tradition taylorienne reste bien vivante, en particulier dans la division de l’entreprise en fonctions bien distinctes et dans le rôle de la maîtrise,

  • de façon plus structurelle, le maintien de la sphère d’hétéronomie des ouvriers signifie que le sens de leur travail leur est imposé de l’extérieur : c’est la conséquence de la séparation des travailleurs de leurs moyens de travail et de l’épaisseur du social, c’est-à-dire de la non-immédiateté des rapports sociaux.

Si le paradigme productique ne peut atteindre ses objectifs, on peut imaginer d’autres règles d’analyse du fonctionnement de l’entreprise qui permettraient une meilleure efficacité du travail. Il s’agit de l’entrée théorique par les flux informationnels dominants dans l’entreprise : flux d’informations intra-machiniques, flux d’informations entre les hommes, flux d’informations entre les machines et les hommes.

Après avoir distingué les flux informationnels et la communication et mis en avant la condition essentielle à toute communication dans les flux et entre les flux, nous proposons une approche de l’entreprise par le bas, c’est-à-dire par la réalité du travail, à partir des exigences concrètes des installations de production. Ce qui pourrait favoriser la reconstitution du sens du travail.

  Abstract

In order to face the simple work crisis and the requirements of new computerized production systems, company managers have devised some general principles for the organization of work, under various forms, but to which the common notion of productional paradigm can apply. This entails:

  • the versatility of operators with a low level maintenance work,

  • group work, employers being collectively responsible for the volume produced and the quality,

  • continuous work,

  • taking part in some production and work management operations at shopfloor level.

Several factors counteract the productional paradigm:

  • the taylorian tradition is still alive, particularly in the division of enterprises into separate, distinct functions and in the role of supervision,

  • more structurally, preserving the heteronomy sphere of the workers means that the meaning of their work is imposed upon them from outside : this is a consequence of the separation of workers from their working means and of "social density", i.e. the mediatized nature of social relations.

If the productional paradigm fails to reach its goals, one may devise other ways of analyzing company functioning that would achieve higher work efficiency. Such is the theoritical entry through the major information flows between machines, between workers and between machines and workers.

After making the necessary difference between information flows and communication, and singling out the essential condition for communication in and between flows, we suggest a bottom-up approach of the company starting from the reality of work as it is determined concretely by the production facilities. This could be one way of reconstructing the meaning of work.

  Extracto

Para hacer frente a las crisis del trabajo simple y a las exigencias de los nuevos sistemas de producción informatizados, las direcciones de empresa han establecido, bajo formas concretas diferentes, principios generales de organización del trabajo que se pueden juntar bajo la nocion de paradigma productivo. Este recoge :

  • la polivalencia de los operadores con un trabajo de mantenimiento superficial,

  • el trabajo en grupo, los salariados son responsables colectivamente del volumen producido y de la calidad,

  • el trabajo en continuo,

  • la participación en algunas operaciones de gestión de la producción y del trabajo en un nivel inferior del taller.

Varios factores niegan el paradigma producticio y acceleran su sofoco :

  • la tradición tayloriana se mantiene muy viva particularmente en la división de la empresa en funciones muy diferenciadas y en papel de maestrazgo ,

  • de manera mas estructural, la permanencia de la esfera de heteronomia de los obreros significa que se les impone desde el exterior el sentido de su trabajo : es la consecuencia de la separación de los trabajadores de sus medios de trabajo yde la "espesura de lo social", o sea de la no inmediatez de los tratos sociales.

Si el paradigma productivo no puede alcanzar sus objectives, se pueden imaginar otras reglas de análisis del funcionamiento de la empresa que permitan una eficacia mayor del trabajo. Se trata de la entrada teórica por los flujos informacionales dominantes en la empresa : flujo de informaciones intra-maquinistas, flujo de informaciones entre las máquinas y los hombres.

Después de haber distinguido flujo informacional y comunicación y haber antepuesto la condición esencial para la communicación en los flujos y entre los flujos, proponemos un acercamiento a la empresa a partir de lo bajo o sea por la realidad del trabajo a partir de las exigencias concretas de las instalaciones de producción. Esto podría favorecer la reconstitución del sentido del trabajo.

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